Dans un livre très intéressant venant de paraître aux éditions Flammarion,« Parler », Madame Sandrine Rousseau affirme avoir été victime d’agressions sexuelles de la part d’un cadre du parti des écologistes, Monsieur Denis Baupin. Elle n’est pas la seule à l’affirmer, elles sont plusieurs, quatre au total ; malheureusement pour elles, l’action judiciaire est éteinte car prescrite (plus de 3 ans). Les réactions des deux chroniqueurs de Laurent Ruquier dans On n’est pas couché, Yann Moix et Christine Angot, en disent long sur la question du viol dans la société française moderne ! On apprend à la lecture de cet ouvrage, que seulement 10 % des femmes agressées portent plainte et seulement 1 % des agresseurs sont condamnés ! On peut ajouter qu’il n’est pas question ici de féminisme militant mais bien de choix de civilisation, car laisser les femmes ainsi, sans défense et abandonnées à leur triste sort, sans aucun soutien, est une honte, un déshonneur. Cette affaire rappelle curieusement celle de DSK qui a été accusé à de multiples reprises d’agressions sexuelles par des femmes qui ont été empêchées de déposer plainte, craignant d’affronter la puissance de frappe du personnage !
Ce qui est effrayant et révoltant c’est le déni auquel elle fait face lorsqu’elle décide de parler de ces agressions et, pire encore, la défense de l’agresseur qui consiste à nier absolument tout – pourquoi pas c’est son droit – mais qui aura le culot de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse/diffamation ! En d’autres termes, à partir du moment où la victime veut parler et qu’elle trouve le courage et l’énergie de le faire, elle plonge dans un puits obscur, un trou noir dans lequel elle ne rencontrera que solitude et désespoir ! Il est temps que cela change.
Dans son livre, « Parler », l’ancienne porte-parole EELV raconte l’agression dont elle affirme avoir été victime, et estime que « c’est en parlant que le fléau recule ».
Automne 2011. Sandrine Rousseau est depuis quelques mois intégrée au bureau exécutif d’Europe-Écologie-Les Verts. Elle doit former un tandem de travail avec Denis Baupin, cadre du parti. Mais lors d’une réunion à Montreuil, tout dérape lorsque Sandrine Rousseau va faire une pause. « Il m’attend dans le couloir, me plaque contre le mur et tente de m’embrasser de force », raconte-t-elle sur RTL vendredi 29 septembre. Dans les minutes qui suivent, elle se confie à ses collègues, en interne, mais les réactions sont toujours les mêmes. « C’est une histoire entre lui et toi », « fais attention à toi, il est puissant au sein du parti », « ne parle pas ça va être encore pire ».
Avec trois autres élues écologistes, Sandrine Rousseau se décide pourtant à porter plainte contre Denis Baupin, pour harcèlement et agressions sexuelles. Une enquête est ouverte, mais à cause de la prescription, l’ex-député n’est pas jugé. Et surtout, il nie les faits. « La violence de la défense est une deuxième agression », estime Sandrine Rousseau sur RTL. « C’est une défense très commune. L’homme nie, on est toutes menteuses, comploteuses ».
« Parler ça coûte cher mais c’est en le faisant que le fléau recule ». Sandrine Rousseau
Cette affaire aura eu de graves conséquences sur la vie privée de Sandrine Rousseau. Alors qu’elle annonce à celui qui s’apprête à devenir son ex-mari son intention de parler, celui-ci lui répond : « C’est en partie à cause de ça qu’on en est là ». C’est aussi ce qui fait dire à l’ex-porte-parole EELV que « parler ça coûte cher mais c’est en le faisant que le fléau recule ». « C’est dans la non-parole publique que se niche la récidive, l’impunité. Parler est une forme d’enjeu de société, même si on ne peut pas obliger les femmes à le faire car c’est compliqué et lourd », poursuit-elle.
Aujourd’hui, Sandrine Rousseau n’est plus secrétaire nationale adjointe du parti, elle a démissionné. « Je reste écologiste, mais je voudrais passer quelques temps à me concentrer sur ce sujet et faire évoluer la société. Les chiffres ne bougent pas depuis 10 ans : seulement 1% des agresseurs et des violeurs sont condamnés. Les femmes restent seules face à la souffrance et pour moi ce n’est pas possible ». C’est pour libérer la parole que Sandrine Rousseau a écrit son […]