Bien sûr, on va nous expliquer que ce massacre « à la tronçonneuse » a été perpétré par des éléments instables des services de renseignements, alors qu’une très grosse équipe de tueurs est arrivée, en vols privés, de Riyad, ce qui est inconcevable sans complicités de haut rang. C’est pourtant la version officielle qui sera donnée par MBS et validée par Donald Trump comme vous pourrez le constater. Il est évident que ce dernier ne pouvait pas s’asseoir sur 350 milliards de dollars de contrats qu’il avait exhibés sur son gros carton ! Il sera également difficile de trouver un allié aussi précieux pour l’entité sioniste scélérate.
Lundi, une équipe turque a mené des perquisitions au sein du consulat saoudien d’Istanbul, où a disparu le journaliste le 2 octobre.
Du déni outré à l’évocation d’un interrogatoire qui aurait mal tourné, l’Arabie saoudite serait sur le point de changer de ligne de défense dans l’affaire du journaliste disparu il y a deux semaines après avoir pénétré l’enceinte de son consulat à Istanbul. D’après des sources citées par le New York Times et CNN lundi 15 octobre, l’Arabie saoudite se préparerait à défendre une nouvelle version des faits à même de disculper le pouvoir en faisant porter la responsabilité de la disparition à des éléments individuels accusés d’avoir agi de leur propre chef.
Mardi matin, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Mike Pompeo, dépêché par Donald Trump, est arrivé à Riyad pour faire la lumière sur cette affaire. Il rencontrera aussi l’homme fort du royaume, Mohammed Ben Salman, prince héritier de la dynastie des Saoud. La veille, M. Trump avait lui-même admis que la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi « pourrait être le fait d’éléments incontrôlables ». M. Trump a fait ces déclarations après s’être entretenu dans la journée, par téléphone, avec le roi Salman d’Arabie saoudite. Plus tôt dans la matinée, M. Trump avait évoqué cet échange dans un tweet : « Je viens de parler au roi d’Arabie saoudite qui dit tout ignorer de ce qui a pu arriver à “notre citoyen saoudien” (…). J’envoie immédiatement notre secrétaire d’Etat pour rencontrer le roi. »
Les autorités turques ont fouillé dans la nuit de lundi à mardi le consulat saoudien à Istanbul dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Jamal Khashoggi. Des responsables turcs affirment que le journaliste a été assassiné par des agents saoudiens dans l’enceinte du consulat, ce que Riyad dément. Un convoi de six voitures est arrivé dans la représentation diplomatique sous haute sécurité, lundi peu après 19 heures. Les policiers, certains en uniforme et d’autres en civil, sont immédiatement entrés dans le bâtiment. Un groupe de Saoudiens censés participer à la fouille était arrivé sur place environ une heure plus tôt.
Huit heures de fouilles
À l’issue d’une perquisition sans précédent d’une durée de huit heures, les membres de l’équipe turque ont regagné leurs véhicules et ont quitté les lieux. Ils ont emporté des échantillons, notamment de la terre du jardin du consulat. Cette fouille survient au lendemain d’un entretien téléphonique entre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le roi Salman, au cours duquel ils ont évoqué le cas de Jamal Khashoggi. L’éditorialiste saoudien, critique du pouvoir de Riyad et qui s’est exilé aux États-Unis en 2017, s’était rendu dans la représentation diplomatique le 2 octobre pour des démarches administratives en vue de son prochain mariage avec une Turque, Hatice Cengiz.
Si la nouvelle version que s’apprêterait à livrer Riyad peut augurer d’une sortie de crise après une montée des tensions entre l’Arabie saoudite et ses partenaires occidentaux, elle risque de se faire au prix du maintien de zones d’ombres autour de la disparition du journaliste saoudien. De fait, des responsables turcs ont fait émerger au cours des deux dernières semaines des éléments pointant vers la préméditation du meurtre, mettant notamment en évidence certaines précautions prises en amont par « un commando de tueurs » en vue de faire disparaître le corps.
Par exemple, d’après des responsables turcs, un médecin légiste équipé d’une scie à os destinée à démembrer le corps de la victime pour mieux le dissimuler se serait trouvé parmi les quinze citoyens saoudiens accusés d’être liés à la disparition de M. Khashoggi. Ces […]
Le Monde – International