Cet article du quotidien national “L’Expression” est décevant tant il donne trop d’importance à la réaction sioniste d’une mesure prise souverainement par l’Algérie consistant à retirer un manuel scolaire de géographie dont les falsificateurs ont sciemment occulté la Palestine pour ne représenter que le territoire spolié par l’entité sioniste auquel a été donné le nom biblique d’Israël. Ce qui fait de la peine, c’est que l’auteur de cet article, le sieur Mohamed Touati, au lieu de se révolter contre une telle manipulation et de s’interroger sur ses tenants et aboutissants, pointe du doigt les islamistes en leur reprochant de s’en être pris à la ministre de l’Éducation nationale, dont la réaction normale à ce stade de défi, aurait provoqué l’ire des sionistes, leur offrant ainsi l’opportunité de “sortir leurs crocs contre l’Algérie”. Oulala oulala ! À suivre le raisonnement creux de ce personnage, pour éviter que les sionistes sortent leurs crocs contre l’Algérie, il eut fallu garder le manuel tel quel pour apprendre aux enfants d’Algérie que la Palestine n’existe pas. Depuis quand les Algériens ont-ils peur d’affronter les crocs de l’entité sioniste si tant est qu’elle décide un jour de les sortir ?
Le retrait du manuel scolaire de géographie de 1ère année moyenne évinçant la Palestine de la carte du monde a piqué au vif les médias israéliens qui ont sauté sur l’occasion pour traiter l’Algérie de pays antisémite.
L’affaire a dépassé nos frontières. Annoncée comme une nouvelle cabale contre la ministre de l’Education nationale, elle a pris des proportions insoupçonnées au point de déclencher un maelström qui risque d’engloutir le courant islamiste radical qui a joué avec le feu en réclamant à cor et à cri la tête de Nouria Benghebrit.
C’est en effet le prolongement de cet acharnement médiatique, de ce complot qui ne dit pas son nom, dont ont fait preuve les ennemis de l’école moderne, intelligente qui se joue désormais sur un plan politique et idéologique, qui expose la position algérienne sur la question palestinienne à un tir nourri et groupé de la part de la presse israélienne.
Le retrait du manuel scolaire de géographie de 1ère année moyenne évinçant la Palestine de la carte du monde a piqué au vif ses journalistes qui ont sauté sur l’occasion pour traiter l’Algérie de pays antisémite. «De Maariv à Haaretz, en passant par la chaîne de télévision satellitaire I24News, les médias israéliens ont traité le sujet en qualifiant l’Algérie de pays des plus antisémites», rapporte la presse nationale. Une réaction qui en dit long sur les velléités que nous voue l’entité sioniste qui a spolié le peuple palestinien de ses terres, mis Ghaza sous embargo tout en commettant un génocide que n’ont pas été capables d’imaginer les concepteurs du nazisme et de la solution finale. «L’Algérie figure parmi les cinq pays les plus antisémites du monde», écrit de façon ridicule et éhontée sur son site la chaîne de télévision satellitaire i24News comme s’il y avait de bons antisémites et de mauvais antisémites. Cela consiste surtout à escamoter l’histoire. N’est-ce pas cette terre d’Algérie musulmane, hospitalière, qui a tendu les bras aux juifs persécutés et chassés d’Espagne? Les manuels scolaires israéliens le disent-ils? Les médias israéliens ont-ils la mémoire courte? sans aucun doute. Sélective aussi. Elle distille les informations à sa guise pour leur inoculer une bonne dose de bellicisme qui justifierait sa campagne de diabolisation de l’Algérie. «La religion majoritaire en Algérie est l’islam sunnite et le pays se revendique profondément pro-palestinien comme la quasi-totalité des pays d’Afrique du Nord», ajoute i24 News dans son commentaire. Mais qui a dit le contraire? L’islam est la religion majoritaire en Algérie qui soutient publiquement et contre vents et marées le droit des Palestiniens à un Etat indépendant. Sa solidarité avec le peuple palestinien est sans faille, sa culture anticoloniale aussi. Une position qu’elle a défendue du haut de la tribune de l’Organisation des Nations unies. C’est à Alger qu’a été proclamé l’Etat palestinien en 1988 par son défunt président, Yasser Arafat. Un os en travers de la gorge d’Israël. A tel point qu’il en fait une obsession. «L’Algérie, l’ennemie discrète d’Israël», titrait le 6 août le site Temps et Contretemps dans un article consacré essentiellement à l’Armée nationale populaire. «Israël garde un oeil sur le renforcement de l’arsenal militaire algérien qui pourrait servir dans une coalition contre lui. Contrairement à la Tunisie qui maintient une armée à l’état d’embryon, l’armée algérienne a été modernisée avec l’acquisition de matériel sophistiqué. Classée sixième mondiale des pays importateurs d’armes conventionnelles, l’Algérie a consacré 13 milliards de dollars aux achats d’armement en 2015, en particulier des avions de combat…», souligne ce média pro-israélien. «En dépit de l’éloignement, Jérusalem a mis l’Algérie sur la liste de ses ennemis potentiels. L’Algérie… est devenue un État redouté et même une cible en raison de son armée forte…», conclut la même source.
Les islamistes qui ont jeté en pâture Nouria Benghebrit aux courants obscurantistes ont offert eux-mêmes l’opportunité aux sionistes de sortir leurs crocs contre l’Algérie. L’Histoire retiendra.Mohamed Touati