Cafouillage total dans la communication autour du problème concernant le décès de trois nourrissons survenu immédiatement après leur vaccination par le pentavalent, deux à Rouiba et le troisième à Larba (Wilaya de Blida). “Le décès de trois enfants en bas âge récemment en Algérie après avoir été vaccinés n’était pas dû au vaccin qui leur a été administré”, a déclaré le 26 septembre dernier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Abdelmalek Boudiaf, lors d’une conférence de presse qu’il a animée en marge de la visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée à l’Institut national de la santé publique (Insp) à Alger. Après cette déclaration faite dans la précipitation, on apprend que le vaccin incriminé a été mis en quarantaine, ce qui signifie clairement que l’enquête n’a pas écarté sa responsabilité. On apprend aussi à travers cet article que les experts algériens suivent aveuglément le programme de vaccination arrêté par l’OMS alors qu’ils devraient garder leur indépendance et tracer leur propre programme en fonction des données épidémiologiques recueillies et de la politique de santé publique arrêtée, avec comme seul souci celui de garantir les meilleures prestations aux enfants.
Suite au décès de deux nourrissons dans une clinique privée à Rouiba, le vaccin pentavalent nouvellement introduit dans le programme national de vaccination est mis en quarantaine en attendant les résultats de l’enquête, selon un communiqué du ministère de la Santé.
Comme déjà annoncé dans nos dernières éditions, le vaccin pentavalent nouvellement introduit dans le programme national de vaccination est mis en quarantaine en attendant les résultats de l’enquête judiciaire déclenchée suite au décès de deux nourrissons dans une clinique privée à Rouiba selon un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Comme il a également été décidé de procéder au changement du fournisseur du vaccin pentavalent. Une décision prise par le comité des experts de la vaccination, signale le communiqué du ministère de la Santé.
Devant les réticences vis-à-vis du vaccin combiné pentavalent observées aussi bien chez les parents que chez les prestataires de la vaccination, le comité national des experts de la vaccination, après évaluation de la situation au regard des données nationales et internationales, notamment l’avis du Comité consultatif mondial de la Sécurité vaccinale de l’OMS, a considéré que cette situation est de nature à compromettre les résultats acquis aussi bien en termes d’adhésion de la population qu’en termes de couverture des populations cibles, et que tout recul de la vaccination constitue un risque important de résurgence de maladies mortelles évitables.
Le comité, poursuit le communiqué, indique que dans l’attente des résultats de l’enquête judiciaire, « le principe de précaution doit être maintenu pour faire face aux réticences préjudiciables au programme élargi de vaccination ». Le Comité recommande, par ailleurs, le maintien du calendrier vaccinal, « dès lors que les événements graves observés n’ont aucun rapport avec la nature de ce calendrier, le recours à un autre fournisseur pour le vaccin pentavalent qui obéit aux règles de la préqualification de l’OMS et par conséquent le vaccin pentavalent jusque-là utilisé doit demeurer en quarantaine dans l’attente des résultats de l’enquête judiciaire ». Par ailleurs, le comité d’experts recommande le maintien du vaccin anti-pneumococcique (13 valences) utilisé.
Ainsi, le ministère de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tient à préciser, selon le communiqué, que «ces mesures revêtent un caractère provisoire dans l’attente des résultats de l’enquête judiciaire et à rappeler que les vaccins du calendrier national de vaccination sont préqualifiés par l’Organisation mondiale de la Santé et obéissent aux critères d’efficacité et d’innocuité. La vaccination demeure une priorité de santé publique et le programme élargi de vaccination, du fait de l’adhésion de la population et des professionnels de santé, a permis d’éliminer et/ou d’éradiquer la plupart des maladies transmissibles prévalentes mortelles de l’enfant ».
Djamila Kourta