Une grande polémique est en train d’enfler en Algérie suite aux déclarations assez choquantes de stupidité et d’une grande vacuité intellectuelle de l’écrivain Rachid Boudjedra. Ce dernier a déclaré, au cours d’une émission télé médiocre, ne pas croire en Dieu, être pour la liberté de se dénuder, a juré sur le nom de sa mère, n’être jamais allé dans un cimetière pas même pour l’enterrement de cette dernière… ! Immédiatement après ses déclarations, il reculera n’assumant pas la polémique et le risque important de bannissement social, voire d’atteinte à sa vie ! Il aura le culot de dire que tout était faux, car monté par la chaîne de télé Echourouk ! Du coup, personne n’ayant vu l’émission dans son intégralité alors que tout le monde la commente, nous allons détailler celle-ci et essayer d’en faire une analyse politique et paradigmatique afin d’élever le débat. Il est inutile d’insister sur le fait que M. Boudjedra ne représente en rien la quintessence de l’intellect algérien, on en est bien loin. Il n’est que simple romancier (à la mode occidentale), très content de se faire célébrer à l’IMA du pédophile Jack Lang, soumis de tout son être à la modernité et sa décadence accomplie. Romancier voguant dans des rêveries dénuées de tout intérêt, il n’a jamais produit la moindre pensée, ni la moindre contribution intellectuelle fût-elle modeste. Lorsque l’on se déclare encore communiste en 2015 comme M. Boudjedra (il dit l’être depuis 1962), on est en droit de douter de ses capacités intellectuelles et du sérieux d’une revendication aussi anachronique. Rappelons également que le communisme n’a jamais été populaire ni par son origine et encore moins par sa base comme il l’affirme. Le communisme n’a été que crimes abominables et bains de sang avec ses 200 millions de morts à travers le monde. Mais ceci doit certainement être ignoré de ce grand lettré…
“C’est un malentendu total. Je suis un fils de zaouïa et un lecteur du Coran. J’ai grandi dans une famille qui respectait la religion islamique. Je respecte l’islam non seulement comme une religion, mais comme une civilisation aussi. Je suis parmi les rares écrivains arabes à avoir utilisé la civilisation arabo-musulmane, ses textes et ses sciences dans mes romans. J’ai évoqué Al Khawarizmi et les moutasawifine. Je me sens musulman soufi.”
Lorsque les ouléma (savants islamiques) algériens affirment qu’à sa mort, M. Boudjedra n’aura pas droit aux rituels islamiques classiques, ils ont certes raison sur le fond, mais en quoi ceci est-il pertinent même si ce piètre écrivain peut représenter une tête d’affiche du prosélytisme athéiste. Il serait plus intéressant que nos ouléma nous pondent une fatwa sur l’islamité des dirigeants qui poussent à l’alcoolisation des masses ou tout simplement sur le commerce de la “halwa” (ou ecsta) qui a explosé en Algérie et dont le raï fait la promotion à travers ses textes orduriers !
Revenons à notre écrivain malheureux. Celui-ci déclare : “Je me sens musulman soufi” ! Comment un écrivain de sa trempe peut-il commettre une phrase aussi hasardeuse ? On ne se sent pas musulman, on l’est ou on ne l’est pas ! Quant au concept de musulman soufi, il n’existe qu’en Occident décadent qui l’a inventé pour des raisons assez curieuses. Le musulman moutassawwif authentique ne le déclare jamais de cette manière, il est musulman tout court.
Quant à l’accusation de complot que Echourouk aurait manigancé contre lui, elle est aussi risible que ses déclarations à l’emporte pièce car si ce monsieur se respectait un tant soit peu, il n’irait pas à ce genre d’émission télé, d’autant qu’il paraissait très satisfait et content d’y participer comme on peut le constater dès la première minute de l’émission ! On verrait mal un Malek Bennabi ou le Dr Hamza Bennaïssa dans ce genre de mascarade télévisuelle. L’émission a pour titre Tribunal et propose même une espèce d’avocat pour l’aider à se défendre, ce qu’il refusera affirmant être capable de se défendre seul (3′:15”). D’ailleurs la mise en scène est claire, la première partie de l’émission s’appelle “Vous êtes accusé”, on ne peut être plus direct et limpide. C’est donc bien une émission polémique dont il connaissait parfaitement l’objet et la nature, contrairement à ses dernières affirmations contradictoires pour ne pas dire mensongères.
Dès le début de cette séquence, M. Boudjedra fera une très curieuse analogie entre athéisme et soufisme ! Il se rétractera juste après en expliquant que les soufis ont été rejetés à leurs débuts au 17e siècle (sic) !!!!!!!!!!!!! Deux erreurs grossières dans la même phrase, sachant pertinemment que le soufisme n’a jamais été rejeté par quiconque et qu’il a débuté dès la naissance de l’islam ! La cruche qui sert d’animatrice ne relèvera aucune de ces erreurs, comme on pouvait s’y attendre ! À la minute 5′ il affirme que la majorité de ses amis et de son entourage sont athées comme lui. À 7’15” il avoue ne pas prononcer la profession de foi et que cette dernière ne serait à dire qu’au moment de la mort, raisonnant ainsi comme le mufti communiste qu’il se croit être ! Il demande même la protection de l’État algérien pour la minorité athée à laquelle il affirme appartenir comme si ses membres étaient en danger de mort, tués et massacrés quotidiennement !
Il déclara déjà en 2006 : « Je suis athée et communiste (…). Je ne suis pas contre l’islam. J’ai été élevé dans une famille musulmane. La violence intégriste a encore accentué mes convictions. Avant, j’écrivais un roman tous les trois ans, le terrorisme m’a poussé à écrire un roman chaque année, une autre manière de lutter contre ces criminels ».
Le pompon de la pensée boudjedraienne sera atteint avec la phrase suivante : “Je préfère être un athée honnête qu’un musulman hypocrite” ! Comment prendre au sérieux une banalité aussi risible ? Et pourquoi ne préférerait-on pas un musulman honnête et même bien plus que cela ? Pourquoi ne pas exiger le meilleur de tous et élever les âmes au lieu de les tirer systématiquement vers le bas. Cette tirade ratée rappelle la blague de Coluche bien plus pertinente et chargée d’humour : “Vaut mieux être grand, beau et en bonne santé que petit, moche et malade” ! N’est-ce pas ?
M. Boudjedra écrit maintenant ses romans en arabe, d’aucuns l’ont accusé d’avoir recours à un nègre ! Il soutient le contraire avec force. Il suffit de l’écouter parler en arabe pour comprendre qu’il n’a vraiment pas le niveau et qu’il en est loin. À à la minute 17’45”, il affirmera être pour le mariage pour tous et accepter que sa fille se marie à une femme sans aucun souci puisque son corps lui appartient !!! On se demande bien, intellectuellement, quel est le rapport entre la propriété du corps et le mariage, la famille et la filiation ? Pire encore, pour un athée marxiste convaincu, revendiquer la propriété corporelle n’est-ce pas là une faute impardonnable ayant conduit à la mort de millions de personnes ?
La séquence “Oui et Non” sera explosive, au delà de toute espérance ! Il affirme que sa femme est athée, d’origine française, ayant fait partie du FLN. Sa fille est également athée ainsi que son époux marocain. À la minute 27’45”, on atteindra les sommets vertigineux de la pensée moderne, frôlant les cimes inexplorées, vierges immaculées, de l’intellect progressiste : “les peuples du monde entier croient en Dieu car ils ont peur de la mort” ! Un enfant de 10 ans aurait dit mieux ! Lorsqu’il se réclame pourtant au début de l’émission d’Ibn ‘Arabi (ou de son élève l’Émir Abdelkader), on aimerait bien qu’il nous explique à quel moment il est question de “peur” dans ses nombreux écrits ? On en reparlera de la peur à la fin de cet article, curieusement cette dernière ne sera pas présente chez ceux qu’il cite.
Autre contradiction lourde et assez humiliante pour lui, le fait de s’être embrouillé sérieusement avec son père à qui il reproche d’avoir épousé plusieurs femmes ! Ce qui est certes son droit complet sauf qu’ici il démontre que son amour de la liberté absolue est limité et cantonné à ses seules convictions. Pour résumer : il refuse à son père le droit d’épouser plusieurs femmes conformément à la charia ; par contre il adhère au concept du mariage pour tous, promu par le lobby LGBT pédocriminel ! Comme toujours, la liberté de ces hypocrites s’arrête à leurs délires imbéciles. Il affirme également que le mariage civil est le plus important, le mariage religieux étant accessoire ! Il le prouvera en citant à la minute 41’45” un verset coranique faussement interprété bien qu’il soit très connu, ce qui prouve son peu de savoir. Quant à la liberté de se dénuder, il l’affirmera à partir de la minute 48’50” en plaçant sur un même pied d’égalité la femme pudique et l’impudique !
Quant à son allégation d’avoir été derrière la nomination de Ali Benflis au poste de ministre de la justice, il est évident que ceci est faux, sachant que l’intéressé lui-même a affirmé à maintes occasions, que c’est l’ancien Chef du Gouvernement, feu Kasdi Merbah qui a fait appel à lui, n’ignorant pas sa qualité de fils de Chahid, pour lui proposer d’être à la tête de cette haute fonction. Concernant l’analyse de la situation algérienne, il met tout sur le dos des islamistes en les accablant de tous les maux, alors qu’à l’évidence, tout découle de l’interruption foncièrement antidémocratique du processus électoral le 11 janvier 1992 ! Pour lui, pas de complot d’état, pas de main de l’étranger, pas d’infiltration du GIA, pas de massacres à 100 mètres de casernes militaires,… Pourtant les témoignages sont nombreux et précis. Le malheur réside dans le fait que même après que la décennie sanglante eût pris fin, il y a maintenant plus de quinze années, l’Algérie n’a jamais été aussi mal en point, terrassée par la corruption des pseudo démocrates au pouvoir ! Son exemple politique absolu est Louisa Hannoune, ce qui prouve définitivement son état de sénilité avancée. Dans 1000 ans, ils accuseront encore et toujours le FIS !
Bref, cette émission n’est qu’un enchaînement de clichés, de banalités et de poncifs comme le fait de déclarer préférer être bouddhiste car c’est une religion de paix ! La présentatrice n’a pas manqué de lui rappeler les victimes Rohingyas brûlées vives par les extrémistes bouddhistes ! On a vraiment l’impression d’écouter les pauvres abrutis d’intellos germanopratins devisant à la terrasse du Flore…
Quant à l’Association des ouléma algériens, chantres de l’assimilation durant l’occupation coloniale, nous ne pouvons que les encourager à prendre à bras le corps les problématiques sérieuses et graves dans lesquelles le peuple algérien se voit immergé : corruption des élites, décadence généralisée, alcoolisation des masses, jeunesse droguée, prostitution endémique, vol et pillage des deniers publics, utilisation de l’usure “Riba” depuis des décennies dans le système bancaire, jugements prononcés “au nom du peuple” dans les tribunaux,… Bref, les chantiers sont nombreux et la question de l’athéisme de M. Boudjedra ne peut pas être un sujet sérieux. Une récente polémique implique le président de cette association, M. Abderrezak Gessoum, dans une drôle d’affaire puisqu’il est accusé d’être un harki ayant fait arrêter et torturer la mère de M. Abdelkader Nour !
Pour finir, rappelons que les croyances de M. Boudjedra sont le dernier de nos soucis ; mais il est évident que si cette affaire a pu, en fin de compte, servir à quelque chose, c’est de démontrer que M. Rachid Boudjedra, certes athée, est loin d’être courageux et encore moins téméraire, car il réfute et nie toutes ses déclarations, malgré la vidéo qui prouve le contraire ! Tout ceci ne peut être que le présage de bonne nouvelle. M. Boudjedra, ne dit-on pas en darja (arabe populaire) : li khaf slem ?
Le romancier Rachid Boudjedra, honoré cette année par le Festival international du film arabe d’Oran (Fifao) pour ses cinquante ans de carrière littéraire, réagit avec calme à la polémique suscitée par ses propos sur l’athéisme fait dans l’émission «Mahkama» d’El Chourouk TV de Madiha Allalou.
«La présentatrice de l’émission a fait un montage à sa manière et a manipulé mes propos. Elle s’est concentrée sur une expression que j’ai dite sur le ton de la plaisanterie. Une plaisanterie lourde. Elle m’a agressé en me demandant si j’étais athée ou pas. Je lui répondu que oui pour répondre à cette agression. Pour moi, l’islam est la religion du peuple algérien, pas celle de l’État.
Moi, je suis du côté du peuple. Je ne peux dire du mal de l’islam, car de cette manière je porte atteinte à ce peuple. Tout le monde connaît mon parcours politique.
Si je suis communiste, c’est parce que j’aime mon peuple», a déclaré, hier, Rachid Boudjedra, au théâtre Abdelkader Alloula d’Oran, en marge d’un colloque sur le roman et le cinéma organisé à la faveur du 8e Fifao.
Rachid Boudjedra est la cible d’attaques haineuses sur les réseaux sociaux, y compris de l’Association des oulémas musulmans qui, dans un communiqué, a appelé à ne pas enterrer l’écrivain dans un cimetière musulman.
«C’est un malentendu total. Je suis un fils de zaouïa et un lecteur du Coran. J’ai grandi dans une famille qui respectait la religion islamique. Je respecte l’islam non seulement comme une religion, mais comme une civilisation aussi. Je suis parmi les rares écrivains arabes à avoir utilisé la civilisation arabo-musulmane, ses textes et ses sciences dans mes romans. J’ai évoqué Al Khawarizmi et les moutasawifine. Je me sens musulman soufi. J’ai une vision de l’islam qui ressemble à celles d’Ibn El Arabi, El Halaj ou l’Émir Abdelkader. Donc je m’interroge : pourquoi la présentatrice d’El Chourouk m’a-t-elle posé la question sur l’athéisme. C’est une provocation.
Je n’ai aucun rapport avec l’athéisme. Cela dit, tout le monde connaît les complots d’El Chourouk, journal comme télé», a ajouté l’écrivain. «J’ai 75 ans. J’ai fait plusieurs interviews à des télévisions et des journaux.
A aucun moment, je n’ai dit que j’étais athée. Donc ce qui se dit à propos de cela relève du mensonge et de l’invention», a-t-il appuyé, en citant l’exemple des attaques subies par le passé par Kateb Yacine. Interrogé sur la campagne menée depuis quelques mois contre les hommes de culture et les écrivains (Lyès Salem, Kamel Daoud, etc.), l’auteur de Topographie idéale pour une agression caractérisée a estimé que les écrivains doivent s’exprimer librement en Algérie. «Nous devons respecter la liberté d’expression et la liberté du culte. Notre société n’est pas encore prête à accepter certaines choses», a-t-il dit.