Un troupeau de patients déboussolés qui braillent dans cet immense centre commercial sans issue qu’est devenu le monde, voilà les Européens, et les hommes en général qui les prennent pour modèle…
Le Paradis est un endroit où le fond du cœur est aussi visible que notre corps ici-bas. Pareil pour l’Enfer !
Ce qui m’atterre ce n’est pas que le destin de l’homme soit de fermer sa grande gueule pour entendre résonner en lui la création divine, c’est qu’il n’en ait absolument rien à foutre.
L’être humain est une telle merveille de la création divine… et voir ce que les hommes font de cette merveille est d’une telle affliction… c’est comme si le jeune Michel-Ange avait décidé de ne dessiner et ne sculpter jusqu’à sa mort que la tête à toto.
Une déviation de la vie qui finit toujours dans la mort, telle est l’ivresse des sens.
Qu’on se le dise, le sens de la mort détermine le sens de la vie ; et aujourd’hui, la mort n’a plus de sens… la petite mort non plus.
La femme n’est plus une réponse à toutes les questions philosophiques, elle n’est même plus une question philosophique…
On cherche la vie exclusive qui exclut la mort, le chemin qui y mène est pourtant simple, c’est le chemin diamétralement opposé à celui de la raison exclusive, qui exclut toute morale.
Ne pas s’abandonner complètement à Dieu comme on s’abandonne à une eau limpide, c’est déjà de la sauvagerie.
L’âme française est morte, l’âme européenne est morte… l’âme orientale est morte, l’âme africaine aussi, toutes les âmes sont mortes sur l’autel de l’argent… toutes les rivières sont asséchées… au profit d’Israël… les animaux qui se battent dans la brousse pour tremper leur langue dans quelques flaques d’eau qui subsistent sont bien plus sages que les hommes, car les hommes aujourd’hui continuent de se battre alors qu’il n’y a plus de flaques…
J’aimerais dire à ces quelques individus qui luttent pour repêcher l’âme européenne, ou toute autre âme, qu’ils sont comme une barque de pêcheurs face à un tsunami de pécheurs qui ne veulent pas être repêchés…