Nous voici face à une affaire très grave d’infiltration des réseaux djihadistes par les autorités françaises, en l’occurrence la gendarmerie, dans ce cas précis. Le massacre réalisé par Amédy Coulibaly n’a pu être rendu possible que grâce à ces armes fournies par son réseau. Mais attention, ce n’est pas un complot, juste un couac, une banale erreur qui, bizarrement ne fera l’objet d’aucune sanction ni d’aucune enquête, bien au contraire ; l’état pèsera de toutes ses forces pour en empêcher le déclenchement…
À l’instar du FBI aux USA qui manipule des faibles d’esprit pour commettre des attentats en fournissant idée, armes et argent pour les motiver, on a ici la version hexagonale du complot d’état. Sans parler des réseaux dormants Gladio aux moyens terrifiants : armes, or, faux papiers…
Claude Hermant, proche de l’ultradroite, est incarcéré depuis janvier 2015 pour trafic d’armes.
Mais il affirme avoir infiltré un réseau dans le cadre de ses missions d’informateur auprès de la gendarmerie. Son avocat a porté plainte en son nom pour “mise en danger de la vie d’autrui”.
Claude Hermant, 54 ans, est actuellement incarcéré, en détention provisoire, dans le cadre d’une affaire de trafic d’armes en bande organisée. Il est soupçonné d’avoir fait venir des armes démilitarisées depuis la Slovaquie, avant de les revendre à un intermédiaire. Pour sa défense, le Nordiste affirme être un informateur de la Section de recherches de Villeneuve-d’Ascq et avoir infiltré ce réseau dans ce cadre.
Claude Hermant a jusqu’ici un parcours pour le moins atypique : volontaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, barbouze au Congo à la fin des années 90, proche du FN également à cette époque, proche des milieux identitaires du Nord plus récemment. Il a également été placé en garde à vue à deux reprises, en décembre 2015 et la semaine dernière, dans l’enquête sur les armes utilisées par Amédy Coulibaly lors de l’attaque contre l’Hyper casher de la Porte de Vincennes, en janvier 2015.
Une plainte contre trois gendarmes de Villeneuve d’Ascq
C’est donc bien dans deux dossiers distinct – un à Lille, l’autre à Paris – mais liés, que le nom de Claude Hermant apparaît. Certaines des armes utilisées par Amédy Coulibaly ont bel et bien transité via Claude Hermant. Mais aucune poursuite n’est engagée contre lui dans cette affaire. Il n’a pas vendu les armes directement au terroriste. En revanche, leur utilisation par Amédy Coulibaly serait, selon son avocat, le résultat d’un raté, d’un manque dans l’enquête.
Pour accréditer cette version, l’avocat de Claude Hermant et de sa compagne, elle aussi impliquée, réclame depuis 2015 la déclassification des rapports de contacts, sur les échanges, en somme, entre la gendarmerie et ses clients dans le cadre de leur rôle d’informateurs. Déclassification refusée par le Ministère de l’Intérieur.
Nous voulons savoir quelles instructions les gendarmes ont donné à Claude Hermant, quelles informations leur ont été transmises et si elles ont été traitées – maître Maxime Moulin, avocat de Claude Hermant
Alors, après la nouvelle garde à vue de la semaine dernière, maître Maxime Moulin a décidé de riposter en engageant des poursuites, au nom de son client, contre trois gendarmes de Villeneuve-d’Ascq.
“Nous avons décidé de porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui, et plus précisément la mise en danger de la vie de nos clients, dans le cadre des diverses opérations pour lesquelles ils avaient été mandatées par ces gendarmes ; parce qu’on considère que si on ne peut pas obtenir ces rapports de contact, on va demander directement aux gendarmes de s’expliquer sur leurs techniques d’infiltration et la mise en danger de nos clients. Des faits dramatiques ont eu lieu en janvier 2015 et mon client et moi-même restons persuadés qu’on est face à – quel terme utiliser ? – une erreur, un couac, un manque de moyens de la gendarmerie, mais en tout cas, on veut savoir”, explique l’avocat.
En effet, selon maître Moulin, les informations transmises par son client à ses contacts à la gendarmerie de Villeneuve-d’Ascq auraient dû ou pu permettre d’arrêter le convoi qui transportait les armes du Nord vers Paris, vers Amédy Coulibaly. L’avocat veut donc établir le fait que Claude Hermant n’a pas agi sans rendre compte à ses contacts à la gendarmerie. Gendarmerie dont il estime qu’elle a “lâché” son client lorsque la situation lui a échappé.
Claude Hermant atteindra fin mai la limite du temps passé en détention provisoire dans le premier dossier, celui du trafic d’armes en bande organisée. Si l’instruction n’est pas close d’ici là, il […]
Marie Rouarch – France Bleu Nord