L’état actuel du système de santé est lamentable, cette énième grève – des médecins internes – ne fait que le prouver encore et encore. Pourtant les responsables politiques ne cessent de dire, de déclarer, d’affirmer qu’ils travaillent dur pour améliorer les conditions de travail, curieusement le résultat sur le terrain est contraire…
Les internes réclament notamment l’allongement du temps de formation pour certaines spécialités
Le principal syndicat d’internes en médecine appelle à la grève mardi pour réclamer notamment l’allongement du temps de formation pour certaines spécialités dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales, censée s’appliquer en novembre prochain.
Dénonçant “une réforme bâclée”, l’Intersyndicat national des internes (Isni) a déposé “un préavis de grève illimité” à compter du 18 avril. Il a été rejoint par le Synmad, syndicat des médecins hépato-gastroentérologues.
À l’hôpital, internes grévistes et “seniors” se sont “organisés” pour garantir la continuité des soins, a assuré le président de l’Isni Olivier Le Pennetier.
Les internes ont le soutien du premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF et des présidents des CNU (conseil national d’université) et de collèges de cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie.
Une réforme contestée
Depuis plusieurs années, les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur travaillent à la réforme du troisième cycle des études médicales, c’est-à-dire de l’internat, qui débute en fin de sixième année et dure de 3 à 5 ans selon les spécialités, en concertation avec l’ensemble du secteur.
Problème, cette réforme très attendue, qui ne s’appliquera qu’aux prochains internes, maintient un cursus en 4 ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l’Isni et ses soutiens en réclament cinq.
“La médecine évolue”, souligne Olivier Le Pennetier, pour justifier une année supplémentaire dans l’apprentissage de nouvelles techniques.
Or la réforme pourrait même entraîner une réduction du temps de formation, selon lui. Elle prévoit l’instauration d’un “statut d’assistant de 3e cycle” en 4e année, alors que les postes d’assistants sont actuellement réservés aux praticiens ayant terminé leur internat, explique-t-il.
De son côté, le ministère de la Santé assure que la durée de formation n’est pas réduite et sera désormais “révisable annuellement”. Mais tout “allongement nécessite que l’on s’assure des capacités de formation”, prévient-il.
Les internes sont invités à se rassembler mardi à 16 heures devant le ministère de l’Enseignement supérieur à Paris pour contester l’arrêté qui doit être présenté au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser).
En province, des rassemblements sont également prévus en matinée dans les halls des CHU.
Sud Ouest France / AFP