Irlande : choisissez votre sexe (genre)

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Deux mois après avoir voté le mariage gay, le pays autorise ses citoyens majeurs à faire changer librement la mention de leur genre dans leur état civil.
L’Irlande avance à pas de géant. Deux mois à peine après avoir approuvé le mariage gay par voie de référendum, le pays vient de voter une des lois les plus progressistes du monde sur la reconnaissance de l’identité de genre. Tout citoyen irlandais majeur peut désormais librement demander à changer la mention de son genre dans son état civil, s’il estime qu’elle ne reflète pas son identité.
« AUCUNE EXCUSE »
Seuls le Danemark, l’Argentine et Malte sont aujourd’hui aussi progressistes. L’arrivée de l’Irlande dans ce quatuor d’avant-gardistes est d’autant plus marquante que cette nouvelle loi était précédée d’un grand vide légal. En témoigne le parcours de l’Irlandaise trans Lydia Foy, qui se bat depuis 1997 pour faire inscrire un petit «f» sur son acte de naissance. Après avoir gravi tous les échelons de la justice, Lydia Foy a porté ses réclamations devant la Haute Cour irlandaise, qui a jugé en 2007 que l’Etat violait la Convention européenne des droits de l’homme en refusant de reconnaître son genre. Dès lors, il n’y avait plus «aucune excuse pour ne pas accorder immédiatement à cette communauté [des personnes transgenres] leurs droits humains», a déclaré peu après Thomas Hammarberg, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
L’Irlande, cancre dans la classe européenne, s’est donc mise à la confection d’un projet de loi nommé «Gender Recognition Bill». Ses détails ont longuement été discutés l’an dernier : fallait-il exiger que les personnes transgenres mariées commencent par divorcer avant de changer d’état civil ? Sans quoi la loi aurait créé, de facto, des unions homosexuelles donc illégales… Heureusement, le mariage homo voté en 2015 a rendu la question caduque. Fallait-il offrir aux citoyens mineurs la même liberté qu’à leurs aînés ? Finalement, le changement d’état civil est impossible pour les moins de 16 ans, et accessible aux 16-18 ans sous réserve de consentement parental et d’avis médical.
PLUS AUCUNE BARRIÈRE
Mais pour tous les adultes, il n’y a plus aucune barrière. Nul besoin de fournir un certificat du psychologue prouvant que l’on est atteint de «transsexualisme», ni de subir une stérilisation ou une chirurgie de réattribution sexuelle, comme c’est le cas en France par exemple. Depuis le vote de la loi mercredi (elle doit être promulguée fin juillet), le changement d’état civil est désormais accordé sur simple «auto-déclaration» du citoyen.
Les associations LGBT se réjouissent, mais aimeraient voir la loi élargie au cas des personnes intersexes et non-binaires (qui ne se définissent ni comme «homme» ni comme «femme»). Le cas des mineurs reste également polémique : «on risque de condamner les enfants à des sentiments de stigmatisation, d’exclusion et de discrimination», regrette Boris Dittrich, ex-politique néerlandais et militant des droits de l’homme.Une étude publiée l’an dernier estimait à 41% la proportion de personnes transgenre commettant une tentative de suicide au cours de leur vie.
Liberation.fr

Camille GÉVAUDAN

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