Voici encore une fois le récit d’une mannequin qui démontre que le monde de la mode exècre au plus haut point les femmes et leurs rondeurs, en somme leur féminité, car ce qu’on nous présente aujourd’hui, ce sont des corps amaigris, maladifs, qui n’ont absolument rien à voir avec le réel. On a l’impression également que les professionnels de la mode en charge des castings recherchent plutôt des corps masculins, sans hanches et sans poitrine.
Pendant ce temps les filles ayant rêvé d’être mannequins se retrouvent dans un monde sans foi ni loi qui les pousse à se faire vomir à longueur de journée. Quant aux autres, les filles pour lesquelles toute cette mode est destinée, elles n’ont plus qu’à vivre une vie entière, faite de frustrations, de regrets et de complexes…
Jugée trop grosse par une agence française, Julia, mannequin au Canada et aux États-Unis, a raconté sa mésaventure sur Instagram.
« La France se démarque encore par sa vision hermétique d’un idéal désuet.» Tel est le constat dressé sur son compte Instagram par Julia, 25 ans, mannequin au Canada et aux États-Unis, et relayé, samedi 8 septembre, par 20 Minutes. Le 30 août, la jeune femme, qui « mesure 1,72 m et fait un 36-38 », a poussé un coup de gueule contre le diktat de la minceur et relaté une expérience marquante. Dans son témoignage, publié sur Causette, elle dit avoir eu rendez-vous, « il y a quelques semaines », avec une agence parisienne afin de « travailler sur le marché européen ». Arrivée dans les locaux de cette agence, c’est la douche froide.
« Ah, mais en fait tu es très très curve », lui aurait dit une membre de l’équipe. Traduction : Julia présente des courbes trop prononcées. « On est vraiment trop déçus », lui aurait-on dit, avant de mesurer son tour de hanches : « 99 centimètres, c’est beaucoup trop.» Julia raconte avoir demandé combien de poids elle devrait perdre. « Six centimètres de hanches, grand minimum », s’entend-elle répondre. « On parle de quatre tailles, je n’ai plus qu’à me raboter les os des hanches », écrit-elle.
« Les obèses, ça marche aux États-Unis, pas ici »
Julia explique à ses interlocuteurs que c’est impossible. « Si, si, c’est possible ! répondent-ils, d’après son récit. Regarde dans les émissions comme ‘Koh Lanta’ où des gens vont sur des îles désertes, ils s’affament et ils réussissent à être maigres, eux.» Avant de quitter l’agence, on lui aurait asséné cette phrase : « Tu sais Julia, les obèses, ça marche aux États-Unis, mais pas ici.»
Des propos qui l’ont poussée à prendre la parole. « Mon âge et mon expérience m’ont aidée à relativiser ce rendez-vous, ce ne serait peut-être pas le cas d’autres filles. Si cela m’était arrivé plus tôt, au début de ma carrière, j’aurais été détruite », conclut-elle.