Al Hoceïma (Maroc), dimanche. Une manifestante porte le drapeau de l’ancienne République du Rif, région berbère dans le nord du pays
La situation sociale au Maroc est bouillonnante, un vrai volcan qui risque d’exploser à la moindre dérive, au premier accident ou fait divers diffusé par les réseaux sociaux. Le règne du Makhzen est très fragile et risque gros s’il ne se ressaisit pas au plus vite pour s’occuper de son peuple…
De nouvelles manifestations se sont déroulées hier après la mort d’un vendeur de poissons qui s’opposait à la saisie de sa marchandise.
Ils ont séché les cours pour venir manifester. Des centaines de collégiens et lycéens ont rejoint hier le mouvement de protestation à Al Hoceïma. La colère ne retombe pas dans cette ville du nord du Maroc où un vendeur de poissons, Mouhcine Fikri, est mort vendredi soir dans des conditions tragiques : l’homme, âgé d’une trentaine d’années, voulait récupérer sa marchandise confisquée par les autorités et qu’un camion poubelle allait détruire. Quand le mécanisme de broyage s’est mis en route, il n’a pas pu sortir de la benne.
Les photos de la scène ont circulé sur Internet et la colère s’est exprimée sur les réseaux sociaux avant de gagner la rue. De nombreux Marocains accusent les autorités d’être responsables de la mort de Mouhcine Fikri. Mais au-delà, les slogans montrent effectivement une contestation plus globale contre l’injustice, l’humiliation, le mépris, l’abus de pouvoir… C’est tout un système qui est dénoncé.
Le roi Mohammed VI reste très populaire
Les autorités suivent la situation de très près, d’autant que la région berbère du Rif, dans le nord du pays, est connue pour être frondeuse. À une semaine de l’ouverture à Marrakech de la conférence internationale sur le climat, la COP22, le pouvoir veut éviter que la contestation se propage. Dès ce week-end, le roi Mohammed VI, en tournée en Afrique de l’Est, a envoyé sur place deux ministres pour présenter ses condoléances à la famille et demander une enquête « minutieuse et approfondie ».
Hier, son ministre de l’Intérieur a annoncé des conclusions rapides, dans les prochains jours. « L’État ne peut pas être considéré comme directement responsable de ce décès, mais l’État a la responsabilité d’établir les fautes et de les sanctionner », a déclaré Mohamed Hassad.
Cette […]
Frédérique Prabonnaud — Yahoo Actualités — Le Parisien.