Jim Yong Kim Président de la Banque mondiale [Crédits photo : Jose Luis Magana / AP]
Bien sûr que le protectionnisme est mauvais, c’est connu, les USA ne font que ça et c’est pour cela que c’est mauvais. D’ailleurs, pour ce qui est du libéralisme déchaîné, ça c’est considéré comme très bien, ça a même fait ses preuves dans le monde entier. La crise de la bulle Internet, la crise des subprimes, des CDS et les prochaines à venir, encore plus destructrices, sont justement les conséquences du protectionnisme et de la régulation internationale de la circulation des capitaux. C’est bien connu !
La croissance va progresser en 2017, mais reste fragile.
La croissance économique du monde sera particulièrement soumise, en 2017, au risque politique, s’accordent la plupart des économistes. Cette incertitude, alimentée par l’arrivée imminente de Donald Trump à la Maison-Blanche ou la montée des nationalismes en Europe, n’empêche pas la Banque mondiale de prévoir une accélération de l’activité planétaire cette année. Pour l’institution de Washington, qui publiait mardi soir ses dernières estimations, le PIB mondial va progresser de 2,7 % en 2017 contre 2,3 % en 2016.
Les prévisions de la Banque mondiale sont traditionnellement inférieures d’environ un demi-point par rapport à celles du Fonds monétaire international (FMI), attendues la semaine prochaine, car la première tient compte des taux de change du marché, quand le second pondère les PIB nationaux en fonction des parités de pouvoir d’achat.
Par rapport à ses précédentes estimations, remontant au mois de juin, la Banque mondiale est légèrement plus pessimiste, puisqu’elle a retranché 0,1 % de croissance en 2016 et 2017. L’essentiel reste qu’elle table toujours sur une amélioration significative cette année. La dynamique viendra des pays émergents (3,4 %, contre 1,8 % pour les économies développées).
Dette chinoise
Cette amélioration du paysage mondial s’explique en large partie parce que «beaucoup de grands pays rebondissent après une année 2016 difficile», souligne Franziska Ohnsorge, l’économiste qui supervise les questions de développement à la Banque mondiale. La Russie, le Brésil, le Nigeria ou encore l’Afrique du Sud devraient sortir de récession en 2017, détaille-t-elle. Ce retournement favorable est bien sûr lié, pour ces pays producteurs d’hydrocarbures, à la remontée des prix du pétrole et des matières premières au cours des douze derniers mois.
Parmi les économies émergentes, la plus grande, la Chine, va poursuivre son ralentissement. La Banque mondiale table sur une croissance de 6,5 % cette année, après 6,7 % en 2016, en ligne avec les objectifs officiels du président Xi Jinping. Il y a un an, un freinage brutal de la locomotive chinoise constituait la principale menace pour l’économie mondiale. «Le risque financier, alimenté par la dette très élevée des entreprises, existe toujours autant en Chine, commente Franziska Ohnsorge, mais l’État a les moyens de soutenir ses banques». Et, à quelques mois du 19e congrès du Parti communiste chinois, prévu au second semestre, qui doit conforter le pouvoir de Xi Jinping, l’homme fort de Pékin fera tout pour éviter tout dérapage économique.
La Banque mondiale n’a pas élaboré de scénario sur la politique que pourrait mener Donald Trump. Sans préjuger des tensions que le futur président américain pourrait provoquer avec la Chine ou le Mexique, elle estime que le protectionnisme a d’ores et déjà gagné du terrain en 2016. Et s’inquiète du ralentissement constaté du commerce international, l’un des moteurs de la croissance. Pour muscler l’activité, en particulier dans les pays émergents, la Banque mondiale fidèle à sa ligne, exhorte les États et les entreprises à […]
Fabrice Nodé-Langlois- Le Figaro