Le Cac 40 est aussi fort et solide qu’un immense et magnifique château de carte en plein mistral. Tout ceci risque de s’effondrer du jour au lendemain avec une facilité déconcertante.
La Bourse de Paris recule de près de 3%, tirée vers le bas par le nouvel affaiblissement des cours du pétrole et les résultats décevants du britannique BP et de l’américain Exxon Mobil.
La Bourse de Paris a totalement effacé ses gains de la semaine dernière, déstabilisée par le nouvel accès de faiblesse des cours du pétrole, ainsi que par les résultats de poids lourds du secteur comme BP et Exxon Mobil. Le géant britannique a accusé une perte nette de 6,48 milliards de dollars en 2015, tandis que le numéro un américain a vu ses profits retomber au plus bas depuis 2002. De son côté, la banque suisse UBS a certes fait mieux que prévu l’an dernier, mais les performances de ses divisions gestion de fortune (-47%) et banque d’investissement (-63%) ont déçu. Les 19 indices sectoriels Stoxx Europe 600 reculent à commencer par le pétrole-gaz (-5,52%), les ressources de base (-4,39%) et les banques (-4,07%). Le marché n’en a d’ailleurs pas fini avec les résultats, LVMH et Unibail–Rodamco, tous deux présents dans l’indice vedette parisien, devant publier leurs comptes du quatrième trimestre après la clôture.
A 16h15, le Cac 40 recule de 2,80% à 4.269,43 points dans un volume d’affaires limité de 2,4 milliards d’euros.
Ailleurs en Europe, le Footsie londonien perd 2,52%, le Dax de la Bourse de Francfort 1,72% et l’Euro Stoxx 50 des principales valeurs de la zone euro 2,43%.
A New York, le Dow Jones plie de 1,46%, le S&P 500 de 1,30% et le Nasdaq Composite de 1,06%.
Le brut léger américain sous les 30 dollars
Le baril de Brent de la mer du Nord recule de 4,8% à 32,58 dollars, effaçant ainsi ses gains de la semaine dernière. Le brut léger américain de qualité WTI est quant à lui passé sous les 30 dollars pour la première fois depuis le 26 janvier. Les traders tablent sur l’annonce, demain, d’une nouvelle augmentation des stocks hebdomadaires aux États-Unis, d’autant que la production de pétrole russe a atteint en janvier un pic depuis la fin de l’ère soviétique. De plus, l’espoir d’un accord entre Moscou et l’Opep s’estompe, même si le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a déclaré à Abu Dhabi que son pays est ouvert à une coopération entre membres et non membres de l’Opep. Le secteur pétrolier pâtit en outre de l’abaissement par Standard & Poor’s de la note de Royal Dutch Shell et du placement de celles de BP, Eni, Repsol et Total sous surveillance avec implication négative. Sur le plan macroéconomique, le taux de chômage a diminué de 0,1 point à 6,2% de la population active en Allemagne le mois dernier, son plus bas niveau depuis la réunification en 1990. Il a également diminué de 0,1 point à 10,4% dans la zone euro en décembre, son plus bas niveau depuis septembre 2011, tandis que les prix à la production ont reculé de 0,8% sur un mois et de 3% sur un an. Aucun indicateur américain de premier plan ne figure à l’agenda, toutefois, Esther George, présidente de la Fed de Kansas City, prononcera à 19h00 un discours sur les perspectives économiques et la politique monétaire.
Les banques et les matières premières sous pression
Valeo abandonne 4,17% à 115,90 euros alors que Morgan Stanley a dégradé le titre de « pondération en ligne » à « sous-pondérer ».
Total recule de 4,94% à 38,02 euros, au-delà de sa mise sous surveillance par Standard & Poor’s, le titre fait l’objet d’une dégradation de Liberum, passé de « achat » à « conserver ». A Londres, BP lâche 8,2% et Royal Dutch Shell de 5,7%.
Le groupe parapétrolier Technip cède pour sa part 4,98% à 41,08 euros et Vallourec 6,24% à 4,089. Standard & Poor’s a abaissé la note du fabricant de tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière de deux crans à « BB- ».
ArcelorMittal baisse de 6,02% à 3,229 euros à l’image de BHP Billiton et de Rio Tinto à Londres alors que Standard & Poor’s a abaissé la note de crédit du premier et placé celle du second sous surveillance avec implication négative.
BNP Paribas perd 5,94% à 40,75 euros, Crédit Agricole 4,67% à 8,68 et Société Générale 6,99% à 32,34. Au-delà de l’effet UBS, JPMorgan indique dans une note qu’il reste prudent sur les banques françaises et qu’il abaisse ses estimations de bénéfice par action en raison des provisions liées à leur exposition au pétrole.
Gecina lâche 3,24% à 115,10 euros alors que des fonds de Blackstone ont vendu 2,1 millions d’actions de la foncière dans le cadre d’un placement accéléré à un prix unitaire de 115,45 euros, rapporte Reuters.
John Wiburg