Le frère musulman Camel Bechikh ou quand le FN travaille avec… l’UOIF !

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Comprenez-vous, maintenant, pourquoi la secte des frères musulmans à laquelle appartient Camel Bechikh est une escroquerie ? Ils sont capables de nouer n’importe quelle alliance, fût-elle avec le diable lui-même, pour atteindre leur objectif. Il a passé les 10 dernières années à se soumettre au FN via Soral pour finir brocardé tel un pestiféré en plein débat de l’entre-deux-tours ! Marine Le Pen a même appelé à la dissolution de l’UOIF à laquelle il appartient ! Aucune dignité, aucun honneur… Quels que soient les scandales récents provoqués par son allié Soral, rien ne le fera dévier de sa trajectoire. On se souvient tous qu’il était cité en copie dans un courriel envoyé par Philippe Péninque et qu’il savait parfaitement qui était ce frère-la-truelle (cf. image ci-dessous) !


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Il prône un islam patriote, reprend les thèses de la Manif pour tous et ne se cache pas de frayer avec l’extrême droite : ce quadragénaire ambitieux embarrasse à la fois le FN et les Musulmans de France, entre lesquels il trace un trait d’union ambigu et inattendu.
Chez lui, il y a une sorte de candeur désarmante. A Camel Bechikh, au centre d’une polémique entre les deux tours de la présidentielle, on donnerait presque le bon Dieu sans confession. La dernière fois qu’on l’a entendu en public, c’était à la mi-avril, au rassemblement du Bourget organisé par l’UOIF (Union des organisations islamiques de France, proche des Frères musulmans et devenue depuis Musulmans de France). Lors d’une table ronde, il développait devant une assistance fournie ses arguments anti-Macron, les mêmes que ceux entendus chez les partisans de la Manif pour tous.
Aisance
Cette figure ambiguë de la mouvance frériste navigue depuis une dizaine d’années en eaux troubles. Le quadragénaire, le plus souvent cravaté, présente bien. A l’oral, Camel Bechikh fait preuve d’une aisance certaine, aime se produire devant des auditoires, soutenant ses propos par d’amples gestes. La polémique, c’est l’équipe du candidat Macron qui l’a ouverte, pour riposter aux mises en cause de la part de la candidate du FN. «Moi, j’aimerais que Marine Le Pen s’explique sur Camel Bechikh, qui est très proche de l’UOIF et qui a été invité à débattre par le collectif FN Banlieues patriotes», taclait, le 26 avril au petit matin sur RTL, Benjamin Griveaux. Le porte-parole du candidat d’En marche insistait : « Puisqu’elle donne des leçons à tout le monde, qu’elle s’explique.» Marine Le Pen, qui demande sans cesse la dissolution de l’UOIF, n’a rien dit. Camel Bechikh, lui, n’a rien démenti. Et lors du débat de l’entre-deux-tours, le 3 mai, la candidate du FN s’est même payé le luxe d’accuser à nouveau Emmanuel Macron d’être lié à l’UOIF. Malgré les dénégations – justifiées – du premier comme de la seconde, d’ailleurs…
« Outing »
Placide, Camel Bechikh n’a pas été gêné par cet « outing politico-religieux ». Il feint même de ne pas avoir entendu parler de Benjamin Griveaux. Le quadragénaire assume totalement son appartenance à l’UOIF tout comme les liens qu’il entretient avec ce qu’il appelle «la droite nationale». «Tout cela est public», répond-il à Libération. C’est vrai. Il a été l’invité, en avril 2013, de Louis Alliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, lors d’un colloque organisé sur le thème «islam et République». Quelques mois plus tard, il intervenait devant un auditoire du FNJ (Front national de la jeunesse). Candeur ou non, Camel Bechikh y tressait, de façon surprenante, les louanges de Mohammed ben Abdelwahhab, le fondateur du wahhabisme saoudien, présenté comme le réformateur d’un islam superstitieux. Cela n’avait d’ailleurs pas fait réagir l’auditoire (le thème est certes pointu). Et puis, à l’automne, il a participé à la webémission du collectif Banlieues patriotes animée par le jeune cadre frontiste Jordan Bardella. Alain Soral relaye, lui, régulièrement les activités et les vidéos de Camel Bechikh. «Cela assure de l’audience, répond ce dernier. Si Libération veut en faire autant…» Pour compléter le tableau, il est régulièrement invité dans les médias de la réacosphère, comme TV Libertés ou Radio Courtoisie.
Ses anciens compagnons de route de l’UOIF ont été surpris de sa mue politique. «Camel, je le connais depuis une vingtaine d’années. On s’est retrouvés dans l’aventure de Jeunes Musulmans de France, raconte Farid Abdelkrim, qui a claqué la porte avec fracas de l’UOIF. Du jour au lendemain, il s’est mis à porter ce genre de discours.» Le leitmotiv «bechikhien», c’est «musulman et patriote». Il s’inscrit, dit-il, contre le discours «victimaire». S’il n’est pas encarté au FN, il a trouvé ses références dans l’Action française et chez ses militants, avec lesquels il manifeste volontiers. «J’ai beaucoup à partager avec eux, dit-il. La France n’est pas née avec la République.» Camel Bechikh a pris ce virage il y a une petite dizaine d’années. Avant, il a gravité dans l’orbite de l’UOIF, passant notamment un an au centre de formation des imams de Bouteloin, dans la Nièvre («pour faire de l’arabe», dit-il), puis il a été chargé de communication quelques années au Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens.
Sous-marin
A partir de 2008, il sort peu à peu du bois, organise un débat entre Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux, et Alain Soral. «Je dialogue avec tout le monde», s’est toujours défendu le théologien bordelais, mis en cause à propos de ces surprenants échanges. Pour Bechikh, c’est le début de la dérive. Les responsables de l’UOIF n’y ont jamais mis le holà. Sollicités à plusieurs reprises par Libération, ils continuent de garder le silence.
En 2012, Bechikh crée sa petite officine, Fils de France. Un colloque au Sénat marque sa naissance. Autour du buffet se croisent de vieux réseaux en lien avec l’ancien régime irakien de Saddam Hussein et des soutiens de Bachar al-Assad. Pour lancer son affaire, il a l’appui à l’époque d’un compère, Sofien Hézami, un ancien membre du FN rencontré à la fin des années 2000. Les deux hommes sont désormais fâchés et bataillent devant les tribunaux pour savoir à qui appartient Fils de France.
Malgré tout, la petite structure donne de la surface sociale à Bechikh, un temps porte-parole de la Manif pour tous, ce qui lui permet de faire venir à ses «cafés Fils de France» des personnalités reconnues, comme Hubert Védrine ou le philosophe Pierre Manent… Un expert de l’islam a décommandé à la dernière minute quand il a vu que la rencontre prévue était relayée par le site d’Alain Soral.
Dans la réacosphère, Bechikh a aussi ses ennemis, comme Christine Tasin, l’égérie de Riposte laïque, qui lui mène la guerre depuis trois ans. Pour le moment, cela ne l’a pas empêché de soigner habilement ses réseaux et de les faire prospérer. Une taupe, un sous-marin de l’UOIF au sein de l’extrême droite ? L’hypothèse fait sourire les spécialistes. Bechikh est un surtout un franc-tireur… qui risque à […]


Bernadette Sauvaget – Libération 

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