Le Gabon des logeards
C’est ainsi que l’Afrique subsaharienne que l’on désignait autrefois par Afrique noire, mais l’hypocrisie des vertus républicaines abhorre toute couleur non tricolore, comme la chose est connue depuis l’explication qu’en donne le Frère Ragon dans son Catéchisme maçonnique, publié dans la première moitié du XIXe siècle, pourrait bien être nommée, étant dans ce filet des Loges. Tout le continent a deux religions, la sienne, la jambe droite naturelle et la gauche est artificielle, mais nécessaire, qui lui a été greffée pour marcher sur la voie politique, vite transformée en escalier mécanique !
Ali est vénéré dans Islamité, et c’est le prénom du président qui porte le patronyme connu de Bongo, et sur la généalogie réelle duquel seuls des Anges ou les démons sont d’accord, et non les hommes habitués à préserver les secrets d’État. Le premier Bongo a acquis un prestige que n’aura point le successeur, et quoiqu’on prétende de l’honnêteté ou de l’authenticité des états civils, il reste que le pays a été très lié à l’armée et aux sociétés françaises devenues elles-mêmes des filiales de consortiums internationaux.
La défaite électorale et le succès populaire de Jan Ping, mi-chinois mi africain, à parler anthropologie, est très caractéristique de la situation du continent après la mort de Khadafi, lequel avertissait à Alger, déjà en 1973, de la menace que faisait peser les convoitises internationales sur une Afrique dont on disait dans un livre célèbre, qu’elle était mal partie, mais en réalité dont on peut douter de l’existence politique même.
Jan-Ping doit être, pour la France-Afrique hypermaçonisée écarté inconditionnellement du pouvoir, car il a attaché son nom à l’idée-force des États-Unis d’Afrique qui eussent pu, sous l’impulsion libyenne, disposer de sa monnaie et de réserves suffisantes pour la garantir, la coopération internationale tenant compte de la rivalité chinoise, pouvant équilibrer les influences israéliennes implantées depuis longtemps, de l’Afrique du Sud aux grands lacs, où elles trônent, sans parler du Soudan du sud et de la Somalie divisée. Il suffit de parcourir The Times of Israël pour juger de la course du soleil financier sur l’Afrique.
Là comme ailleurs se vérifie la formule politique que la maçonnerie signifie une dépendance, une hétéronomie de la Volonté et jamais une autonomie !
…et si l’Afrique ne poursuit pas les efforts d’autonomie de Jan Ping, elle deviendra ce qui n’a aucun nom dans aucune langue, en poussant la Vérité dans un puits profond, le boulevard de toutes les escroqueries et le lieu d’ethnocides…
L’opposition à Ali Bongo s’illusionne de croire qu’un homme fait tout le mal, alors qu’il n’est rien s’il n’est artificiellement maintenu, et les crimes qui lui sont imputés, ou à son entourage béninois, sont autant de manières de le tenir, par cette influence étrangère bien cultivée, sous contrôle avec de plus une réelle emprise générale, accrue sous ces temps de querelles politiques, de trafic d’êtres humains liés à des pratiques de sorcellerie que seul des naïfs peuvent refuser de croire actives, la plus fréquente étant le contrôle mental exercé sur toute la société par le maléfique rite du Bwiti reposant sur un usage d’hallucinogènes, faits à partir d’écorces de l’Iboga, permettant une ouverture du corps à des entités maléfiques ; il a ses défenseurs et ses opposants, mais aussi ses victimes, dont les moindres ne sont pas les prêtres et prêtresses de cette organisation imperméable à toute influence musulmane ou chrétienne, et qui se mêlent à un pasteur protestant même naguère arrêté par l’autorité civile.
Le chahut lillois récent organisé par les Gabonais, indispose le candidat Sarkozy qui perd ses chances comme une peau de chagrin, et ne semble pas avoir la seule élection des maîtres habillés de noir et de blanc, aux couleurs de ce château maçonnique que nous visitâmes comme un musée de la maçonnerie en Autriche, celle qui compte et portera ses choix sur les nouveaux fantômes du palais vétuste et délabré de la République des camarades, comme la désignait, avant-guerre Renaud de Jouvenel. Un ami espagnol de France, et plus patriote que nos compatriotes hypnotisés des loges, qui croient en la Cité dépeinte par le comédien athénien Aristophane, de Coucou les Nuées, avec une Liberté illusoire, une Égalité utopique et une Fraternité rien que sectaire, me citait cette parole de Rousseau, qui a sa vérité — et j’ajoute en accord avec Voltaire et la philosophie la plus sérieuse — que l’opulence dans les Républiques est pire que le pouvoir du Prince, car elle s’enfle en ne rencontrant aucune limite. Rousseau avait cette vertu populaire, à travers ses sophismes, de respecter, par des restes d’un âge d’or empreint dans l’humanité, un chef ou un prince habillé par la tradition : Khadafi, en ce sens, était dans sa boursouflure de notre âge de fer, rousseauiste, en favorisant les corps traditionnels même dégénérés, car ils reflètent une autorité, sont une image de l’Etre, de la Tradition, disait Guénon, mais les pouvoirs en place sont du néant car ils en viennent et sont inspirés par le mensonge.
Telle est l’histoire gabonaise de ce faux Alide en loge, qui est exemplaire, et si l’Afrique ne poursuit pas les efforts d’autonomie de Jan Ping, elle deviendra ce qui n’a aucun nom dans aucune langue, en poussant la Vérité dans un puits profond, le boulevard de toutes les escroqueries et le lieu d’ethnocides, dont le pays des Grands Lacs ou Rwanda avec Paul Kagamé, choyé des sionistes, derniers conquérants du Continent – Afrique du Sud comprise -, a donné l’exemple.
Pierre Dortiguier