La purge continue au sein du FN et toute personne s’affichant contre les positions marinistes sera exclue fissa. C’est encore la preuve que plus rien ne tient et que le parti est voué à se scinder en 2 groupes, ce qui va l’affaiblir durablement.
Jean-Pierre Legrand, chef du groupe « Roubaix bleu marine » au conseil municipal, a été exclu du FN.
Pendant l’entre-deux tours de la présidentielle, il avait critiqué la ligne du parti et expliqué pourquoi il ne souhaitait pas la victoire de Marine Le Pen au second tour.
Au FN, les frondeurs ne font pas de vieux os. Très critique à l’égard de la ligne du parti, son représentant roubaisien, Jean-Pierre Legrand, qui s’était déjà distingué en 2014 en proposant de confier les clefs d’une église désaffectée aux musulmans, vient d’en faire les frais en étant purement et simplement exclu du mouvement présidé par Marine Le Pen.
Son cas a été examiné mercredi par la commission de discipline du parti, au siège de Nanterre. « Je n’y étais pas, j’ai reçu la convocation le 20, à mon retour de vacances », confie-t-il. La sanction est tombée dès le lendemain, mais l’intéressé n’en a toujours pas officiellement connaissance. « Oui il a été exclu et je n’ai pas d’autre commentaire à faire », confirme Sébastien Chenu, secrétaire départemental du FN dans le Nord. Le député dément toutefois qu’il s’agisse d’une exclusion basée sur une divergence sur la ligne : « Il a voté et appelé à voter pour un autre candidat que Marine Le Pen », lance-t-il.
Il déplore la « déroute des législatives », et l’incapacité de Marine le Pen à développer des alliances solides à droite et qualifie le FN de « machine à perdre ».
Dans l’entre-deux tours de la présidentielle, Jean-Pierre Legrand avait en effet affirmé avoir voté au premier tour pour François Asselineau (UPR) parce qu’il estimait que la présence de Marine Le Pen au second tour était acquise. Il avait également critiqué son attitude de « chef de meute » pendant le débat avec Emmanuel Macron, sa ligne politique et la faiblesse de son programme. Finalement, il annonçait qu’il voterait quand même pour elle par défaut : « Je ne souhaite pas sa victoire. Elle a montré qu’elle n’avait pas la stature présidentielle », disait-il alors.
Il n’a pas changé d’avis. Il déplore la « déroute des législatives » et l’incapacité de Marine le Pen à développer des alliances solides à droite et qualifie le FN de « machine à perdre ». Il regrette aussi « la focalisation sur l’islam », même si lui-même est tenant d’une ligne identitaire. Il se dit « gaulliste, gaullien et gaulois ».
Il réfléchit désormais à son implication au conseil municipal. Il ne veut plus présider un groupe baptisé « Roubaix bleu marine ». Soit le groupe change de nom, soit il le quitte pour en fonder un autre. « Je verrais bien Roubaix rassemblement patriotisme et identité, je suis sûr que des élus de la majorité pourraient me rejoindre », assure-t-il. Il bénéficie en tout cas toujours d’une alliée au conseil municipal, Astrid Leplat, par ailleurs conseillère régionale. Elle se dit prête à le suivre « par […]
Bruno Renoul – La Voix du Nord