L’hebdomadaire Le Point a diffusé un article à charge diffamant et extrêmement violent signé Aziz Zemouri. C’est un article sur commande, écrit sur les rives du Vieux-Port par l’équipe municipale de Salah Bariki et son comparse, ex-président du Crif local, Clément Yana. Cet article est un ramassis de mensonges, d’approximations, de diffamations et de contradictions lourdes auxquelles le journaliste et sa rédaction devront rendre compte devant la justice.
Une vidéo est en cours de préparation afin de répondre à ce tissu de boniments qui font honte au métier de journaliste mais nous n’en sommes pas à la première bourde de ce pigiste à gages, ni de son employeur, comme on aura à le prouver très simplement. Un droit de réponse sera également exigé comme le permet la loi afin de corriger toute cette propagande abjecte.
Qui protège Salim Laïbi, le « libre-penseur » d’extrême droite ?
Depuis deux ans, une enquête préliminaire est ouverte contre ce chirurgien dentiste adepte des théories du complot. Sans le moindre résultat.
Par Aziz Zemouri
Modifié le – Publié le | Le Point.frSon site de fake news compte plus d’un million de vues par mois, Salim Laïbi n’a aucune limite, pas même celles qu’impose la loi. Héraut du complotisme, le chirurgien-dentiste n’a toujours pas été révoqué par son ordre. Celui qui n’hésite jamais à faire état de sa fonction de médecin pour mieux défendre ses idées enchaîne les prises de parole sulfureuses et déverse quotidiennement son lot de théories du complot via les réseaux sociaux. Il fut l’un des tout premiers importateurs français du conspirationnisme en vogue outre-Atlantique depuis les années 2000 et est aussi l’un des plus importants relais du négationnisme médical et antivaccinal.
Il concentre surtout ses attaques contre les homosexuels, les juifs, les franc-maçons, les musulmans pas assez radicaux à son goût, et pousse ses partisans à la sédition en les incitant à la violence armée « avec des kalashnikovs » contre les institutions républicaines. Il appelle ses troupes à faire tomber la démocratie et la République, qu’il considère comme « judéo-maçonnique ». Dans le viseur de ses calomnies récurrentes et obsessionnelles, la communauté juive, les facultés de médecine, le Crif, la République et la laïcité, la vaccination préventive, le dialogue inter-religieux, l’État et les musulmans qui ne partagent pas sa vision radicale de la religion.
Le praticien enchaîne pourtant les polémiques sans jamais être inquiété. Un militant associatif s’est lancé à ses trousses, en vain pour le moment. Omar Djellil, acteur associatif et ancien secrétaire général de la plus vieille mosquée de Marseille, n’a pas hésité à interpeller Xavier Tarabeux, procureur de la République, et l’ancien préfet de police Laurent Nuñez. Celui qui est devenu depuis l’homme fort du renseignement intérieur français en prenant la tête de la DGSI en 2017 avait effectué un signalement (Article 40) au procureur de la République. Son successeur à la préfecture, Olivier de Mazière, a également été alerté. « Je suis effaré que depuis dix ans, Salim Laïbi jouisse d’une impunité totale quand d’autres praticiens sont sévèrement sanctionnés pour des propos bien plus légers que ceux du médecin marseillais. Je suis surtout accablé par l’absence de réaction du parquet de Marseille qui, lui, ne semble pas prendre à sa juste mesure les agissements d’un médecin qui est désavoué par ses pairs et qui a fait l’objet de plusieurs signalements et de plus de 19 plaintes auprès de l’institution judiciaire et de la police. On est bien loin des beaux discours républicains tenus par nos dirigeants et les représentants de l’État en matière de lutte contre le racisme, la radicalisation et l’antisémitisme », s’indigne Djellil.
Onze plaintes rejetées
Salim Laïbi a trouvé un soutien inespéré de la présidente de la Chambre disciplinaire de première instance de l’ordre national des chirurgiens-dentistes qui, en faisant de la rétention d’informations, a cherché à minimiser ses dérives. La gravité de la situation est telle que le conseil départemental de l’ordre des chirurgiens-dentistes des Bouches-du-Rhône avait désavoué la décision de la présidente en portant plainte contre le dentiste extrémiste. Une plainte rejetée par ladite présidente, comme elle l’avait fait à l’égard de pas moins de dix plaignants.
Certains confrères de Laïbi soulignent le manque de courage de l’Ordre national face à un médecin qui monte des comités de soutien en faveur de négationnistes tels que Robert Faurisson ou Hervé Ryssen et qui réclame la suppression de la loi Gayssot, qu’il considère « scélérate » car elle empêcherait, selon lui, une « relecture de la Shoah ».
Si Soral et Dieudonné sont régulièrement poursuivis devant la justice, Laïbi passe en permanence entre les mailles du filet. Interrogé sur son inaction, le parquet de Marseille n’a pas donné suite à nos multiples sollicitations.
Le Point