La souffrance au travail est de plus en plus importante et différents corps de métiers manifestent leur désarroi pourtant une seule préoccupation dans la bouche de nos politiques véreux : l’islam, l’islam, l’islam…
La Coordination nationale infirmière tient son « université d’été » à la Maison du tourisme à Martigues. Action symbolique et cri d’alarme sur la situation de l’hôpital public.
La Coordination nationale infirmière -CNI), née du grand mouvement qui a marqué la profession durant les années 1988-1991, tient son « université d’été » nationale jusqu’à ce soir. Si le mouvement a permis à l’époque d’aboutir à la reconnaissance d’un véritable statut d’étudiant(e) pour les infirmier(e)s en formation et du grade de la licence universitaire (bac plus 3), force est de constater qu’aujourd’hui, le malaise semble profond dans la profession.
La CNI vient d’en témoigner avec une « lettre ouverte à François Hollande » en forme de cri d’alarme après le suicide de plusieurs infirmières survenu cet été. « Avec l’annonce de trois milliards d’euros d’économies demandés, on a atteint les limites du supportable : ce sont des vies de patients, de soignants qui sont en jeu », confie Nathalie Depoire, présidente de la CNI.
Allongés symboliquement sur le sol, des militant(e)s de la Coordination ont dessiné un SOS humain, devant la Maison du tourisme, après avoir respecté une minute de silence en hommage à leurs collègues, « au nom de tous ceux qui ont peur de parler aujourd’hui, qui ont peur des sanctions disciplinaires, avec l’exigence que la lumière soit faite et que des mesures soient prises pour que ça n’arrive plus jamais », selon les mots de la présidente du syndicat, infirmière à l’hôpital de Belfort-Montbélliard (Franche-Comté) qui se consacre actuellement à ses tâches de syndicaliste. « Le SOS est un choix d’expression des collègues, j’espère que ce message sera entendu par la ministre de la Santé », précise-t-elle.
Plaidoyer pour une santé qualitative
Comme d’autres organisations syndicales, la CNI dénonce le glissement de l’hôpital public vers les pratiques de l’entreprise privée, son culte du chiffre et ses méthodes de management. « J’ai eu mon diplôme en 1993, à l’époque on parlait d’humanisation de l’hôpital, aujourd’hui on parle de clients, résume l’infirmière. La CNI avait dénoncé l’hôpital-entreprise en 2007, on est en plein dedans. » La coordination appelle à aborder autrement la question des « coûts » comme celles des conditions de travail, des valeurs professionnelles des infirmier(e)s ou des missions de l’hôpital public. « L’absentéisme a un coût, travaillons sur ces économies-là », propose la présidente de la CNI qui pointe le poids des organisations de travail basées uniquement sur des critères quantitatifs, le manque d’effectifs, les changements de service imposés qui déstabilisent les professionnelles et abîment l’estime de soi… « En médecine conventionnelle, c’est tant de soignants pour tant de lits’’, pourtant il faut considérer la pathologie du patient, son degré d’autonomie, les aides au repas : parfois un secteur de vingt lits peut être beaucoup plus lourd qu’un secteur de trente en charge de travail », poursuit Nathalie Depoire. On ne pourra pas éternellement vanter le professionnalisme et le dévouement des acteurs de la santé lors des attentats (« Nous portons des valeurs de service public, pas besoin de nous […]
Jean-François Arnichand