Pourquoi une affaire aussi grave qui porte sur plus de 320 millions d’euros lors du financement de campagne présidentielle est-elle si lente à aboutir, alors que l’on est déjà à la suivante ? 5 ans sans qu’aucune responsabilité ne soit clairement établie est un scandale ! Sans oublier le volet du financement libyen, il faudra peut-être un demi-siècle pour en arriver à bout, quand tous les protagonistes seront morts de vieillesse…
Avant d’assister aux vœux du maire de Saint-Quentin, Jérôme Lavrilleux a été entendu sur le financement de la campagne de Sarkozy en… 2007.
Jérôme Lavrilleux distille ses sorties médiatiques avec une parcimonie quasi maladive, mais elles ont le don de fournir de la matière à la police comme à la justice. Cet automne, le député européen, mis en examen dans l’affaire Bygmalion en tant que directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, avait lâché quelques bombinettes.
Devant nos confrères de Mediapart, mais aussi du Monde, le Saint-Quentinois avait évoqué des primes en liquide réclamées en 2012 par plusieurs salariés de l’UMP (ancien nom du parti Les Républicains), en vertu d’un précédent remontant à la campagne présidentielles de 2007. Des primes équivalentes selon lui à un, deux, voire trois mois de salaire.
L’argent liquide de Khadafi ?
Il n’en fallait pas plus pour intriguer le juge Serge Tournaire, en charge de l’affaire Bygmalion et de l’affaire de l’argent libyen. Comme l’explique Mediapart, les policiers chargés de l’affaire libyenne remontent les pistes des fonds distribués par le régime de Kadhafi mais cherchent aussi quelles dépenses l’équipe de Nicolas Sarkozy aurait pu régler en espèces lors de la campagne de 2007.
Au même site internet, Jérôme Lavrilleux a indiqué, vendredi, avoir confirmé et éclairci ses propos aux policiers de l’Office anti-corruption, sans pour autant avoir donné les noms des salariés concernés. Membre actif de l’équipe Sarkozy de 2012, Jérôme Lavrilleux faisait remarquer en octobre dernier la similitude entre les campagne de 2012 et de 2007, laissant entendre que les dépassements de frais imputés lors de la dernière présidentielle avaient bien dû passer quelque part en 2007. Et pourquoi pas, donc, via de l’argent liquide.
Rappelons que quatorze personnes sont mises en examen dans l’affaire Bygmalion, dont deux Axonais. En plus de Jérôme Lavrilleux, poursuivi pour « usage de faux, recel d’abus de confiance, complicité d’escroquerie et complicité de financement illégal de campagne électorale », figure au casting l’Axonais Bastien Millot, le fondateur de Bygmalion, ancien conseiller régional, mis en examen pour « complicité de […]
L’Aisne Nouvelle