Les vérités de Loubna Abidar
Je n’aime point, à parler esthétique, le cinéma, inférieur à l’art théâtral, car les images y donnent une impression trompeuse et engourdissante de réalité alors que la scène vivante nous la représente sans être dupe, en reconnaissant que ce n’est qu’une fiction hors de nous, quoique utile et comme un complément de possibilité de vie, une assistance à notre quotidien. L’un est un art d’illusion, l’autre un art de recréer nos représentations, d’imagination consciente, le premier endort les foules et énerve l’âme, le second seul a un public choisi, éduqué, comme autrefois l’art sacré, et se rapproche du culte, comme l’annonçait Richard Wagner, bref élève généralement, en la régénérant précise le génie saxon, l’âme (et de l’individu et du peuple), sauf la scène new-yorkaise, direz-vous, remplie d’hystériques échevelées et d’êtres bizarres dont le sexe semble toujours interchangeable.
Cette déclaration d’amour du théâtre et de l’opéra dramatique faite, dans le sens des grands auteurs que le cinéma efface, passons à l’actrice marocaine nommée plus haut de ce septième art, que l’on peut voir dans le film Much loved, et qui dit dans le périodique bon chic bon genre Marianne certaines vérités à relever sur l’hypocrisie de la vie de certains prêcheurs wahhabites et la vie monstrueuse de cette société fondée sur l’exploitation, pour des passions sordides et infectes, de la jeunesse masculine et féminine. Les esprits polémiques picoreront ses phrases, et nous n’y toucheront guère, laissant au lecteur bienveillant la capacité de jugement, mais, en laissant cette Europe honnête s’émouvoir à juste titre des émoluments faramineux de nos piliers de la démocratie que sont les fonctionnaires d’État, démocratie au sens platonicien de flatterie de la masse par des ploutocrates ou détenteurs du pouvoir de la richesse, regardons ce Maroc dont l’actrice a représenté un des aspects les plus hypocritement tu, en quelques mots : “Le monsieur du Golfe“, déclare-t-elle au périodique parisien Marianne, avec raison “s’il a de l’argent il fait ce qu’il veut” comme arroser des filles d’alcool, et l’un des traits les plus loufoques de la situation marocaine est l’accusation journalistique, lancée à cette fille, comme une tarte à la crème, d’être un agent ou une agente du Mossad, alors que la dynastie elle-même a pour régent perpétuel ou mieux vice-roi le célèbre précepteur des monarques, Azoulay dont le patronyme est celui de notre ministresse de la culture ! Autant relever qu’il y a trop de soutanes anciennes et modernes au Vatican, en ignorant le Pape et ses cardinaux vêtus de rouge, car la tête commande aux membres !
La Terreur est à l’ordre du jour, tel est le mot d’ordre qui court la planète et la guillotine attend que les peuples lui tendent le cou !
Dans un contexte de crise de confiance en la démocratie, et libérale et socialiste, après que plusieurs générations et des guerres régulières et des terrorismes habillés en patriotisme aient convaincu les habitants de cette île d’Utopie qualifiée de République — celui de France étant mal connoté, peut-être à cause de son import germanique qui faillit le faire constitutionnellement supprimer au temps de la Révolution — et de conscience que nous sommes endettés pour des générations, tous égaux dans l’abaissement ou le mépris réciproque, sinon la jalousie, dans cet Empire colonial républicain rétréci, mais d’un goût toujours amer, en forme d’hexagone – la mise en scène de toutes les farces burkinomaniaques et le nouvel islam médiatique belphégorien ne sont que des avant-scènes d’un carnage mondial imminent ! Le vrai théâtre des opérations est, en effet, ailleurs ! L’on fait courir dans la presse de prétendues indiscrétions sur un affrontement russo-américain, ou des élections américaines truquées etc. Le but est d’ôter le bon sens aux individus d’une part, et de faire craindre toute manifestation d’individualité ethnique, raciale, religieuse jugée antirépublicaine, communautaire, traduisez faisant obstacle à l’aplanissement général, à ce communisme enfin réalisé qui cesse d’être ce fantôme hantant l’Europe et le monde, comme le voulaient Marx et Engels dans leur manifeste communiste, pour se transformer en un démon gardien de sa tombe et empêchant l’âme d’y reposer, condamnée à l’errance infernale.
Un littérateur et lecteur du LLP me signale quelque livre rédigé par un Français patriote de 1890, sur une Europe et un monde moderne écrasé de lourdeur et de misère, qu’un conquérant musulman soumet à son nouvel Empire ! Rassurez vous, ce n’est qu’une utopie ! Les nouveaux musulmans qui prônent le califat mondial (ce qui s’oppose littéralement au noble Coran écartant l’idée ou volonté d’une religion unique de l’humanité, tout comme Issa (béni soit-il) écarte la domination du monde lui étant offerte, dans l’Évangile, par Satan qui le transporte au sommet d’une synagogue et de là sur une hauteur d’où l’on aperçoit, pourrait-on ainsi ironiser, au dessus de ce 33e degré, “les nations unies”) sont plus près des rives du Potomac aux USA et de la City de Londres ou de Wall Street, que des traces de la prédication ou des études mecquoises ; et l’actrice marocaine, sorte de Marie-Madeleine marocaine au franc et habile parler qui a donné le motif de ces réflexions serait bien nommée, à la façon grecque classique, comme dans Homère, une Cassandre avertissant des malheurs de chacune de nos villes de Troie où le Cheval est déjà entré avec ses “insiders” tendant la main à nos parasites locaux – je ne parle pas des Français si divers, mais des républicains unis maçonniquement, les yeux bandés devant le malheur qu’ils se et nous préparent ! La Terreur est à l’ordre du jour, tel est le mot d’ordre qui court la planète et la guillotine attend que les peuples lui tendent le cou !
L’ancien maître de philosophie qui veille en nous reprendra le conseil de l’actrice – que nous aimerions entendre de nos pécores – adressé à la jeunesse marocaine, de ne plus prendre ce shit que l’on distribue à bon marché pour endormir la masse, de ne point s’accrocher, en perdant le temps donné par Dieu, à Facebook, mais de lire un livre et de parler aux gens, bref de sortir, eût dit Platon, de la Caverne des illusions.
Pierre Dortiguier