Ce n’est pas très cher payé vu la somme gigantesque volée mais c’est un bon début. Un ex-ministre de l’intérieur et 3 préfets condamnés comme de vulgaires voyous ça fait beaucoup. Encore une fois, rappelons que ce sont des proches de Sarkö…
Claude Guéant, l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, a été condamné, vendredi 13 novembre, à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d’amende et à 5 ans d’interdiction d’exercer toute fonction publique dans le procès des primes en liquide du ministère de l’Intérieur. Il a été reconnu coupable de « complicité de détournement de fonds publics et recel ».
Dans ses motivations, le tribunal a estimé que les faits reprochés à M. Guéant constituent une « atteinte aux valeurs républicaines ». Pour la justice, il a été « l’initiateur » de ce système de rémunération illicite et ne « pouvait ignorer » la réforme des indemnités de sujétions particulières (ISP), datant de 2012, qui interdisait les versements en espèces aux membres de cabinet. Il regrette, en outre, l’attitude de M. Guéant, qui « participe à la défiance de nos concitoyens ».
« Fidélité » et « enrichissement personnel »
Dans cette affaire, Claude Guéant, 70 ans, était poursuivi pour avoir perçu personnellement et reversé à trois membres de son cabinet, Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin, des primes en espèce, prélevées sur les frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers, alors qu’il était directeur de cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004.
L’ancien ministre de l’intérieur est notamment soupçonné de s’être fait remettre, par l’ex-directeur général de la police nationale Michel Gaudin, durant cette période 210 000 euros issus de fonds de la police « à des seules fins d’enrichissement personnel ». M. Gaudin, qui a « agi par fidélité » selon le tribunal, a été condamné à dix mois de prison avec sursis.
Les préfets Michel Camux, Daniel Canepa et Gérard Moisselin ont écopé d’amendes de 42 000, 21 000 et 18 000 euros, correspondant aux sommes qu’ils avaient perçues, avec la menace de voir ces amendes transformées en emprisonnement s’ils ne s’acquittent pas de la totalité. « Ils ne pouvaient ignorer l’origine frauduleuse » de l’argent, souligne le tribunal.
Pour sa défense, M. Guéant a expliqué avoir puisé dans l’enveloppe des frais de police pour compenser les primes de cabinet jusque-là financées par les fonds spéciaux de Matignon, supprimés en 2001. Contrairement aux FES, les ISP sont déclarées et figurent sur les fiches de paie.