Il semble bien que ce soit une première historique, puisque au Venezuela, le président actuel Nicolás Maduro, veut armer son peuple, du moins 1000000 de civils pour soi-disant combattre et faire face à une tentative de coup d’État téléguidée par Washington. Quelle irresponsabilité extraordinaire que celle d’armer le peuple pour le pousser en quelque sorte à tirer contre lui-même puisque dans les faits, il est question d’une majorité de ce peuple qui est contre la gestion catastrophique du Venezuela par Maduro et son gouvernement, ce qui aura pour résultat une guerre civile sanglante d’une rare violence. C’est du jamais vu effectivement, en ce sens que Monsieur Maduro qui est à la tête de l’État et donc des services secrets, de la police et de l’armée devrait se sentir amplement protégé contre une quelconque tentative d’ingérence étrangère.
Ils en pensent quoi tous les thuriféraires de Nicolás Maduro, ceux qui nous le présentent comme le sauveur, l’homme du peuple, le successeur légitime de Hugo Chavez ? Peut-être que Monsieur Vincent Lapierre va nous expliquer que la distribution d’armes de guerre aux civils est un acte éminemment révolutionnaire et humaniste !
À la veille de la méga manif prévue ce mercredi soir, le président a déclenché le plan anti-coup d’État.
Il veut armer un million de civils ! Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, l’a annoncé mardi soir à la veille de la « mère de toutes les manifestations » convoquée par les partis d’opposition après quasiment trois semaines de contestation, cinq morts et des dizaines de blessés. Le chef de l’Etat entend faire grossir progressivement les rangs de ladite Milice nationale bolivarienne, pour qu’elle puisse, à l’avenir, venir en appui aux militaires déployés dans les rues de la capitale. Ce dispositif, surnommé le plan Zamora, avait été conçu pour pouvoir contrer toute tentative de coup d’Etat. Or, c’est justement ce que Nicolás Maduro accuse Washington d’encourager, estimant que l’administration Trump a donné «son approbation à un processus putschiste effronté en vue d’une intervention au Venezuela». Dans le même esprit, le chef de l’Etat a dit mardi soir que Julio Borges, le président du parlement dominé par l’opposition depuis 2015, devrait être poursuivi pour «appel au coup d’Etat», lui qui a prié les forces armées d’être loyales non pas à Maduro mais à la Constitution en laissant les manifestants défiler pacifiquement.
“Traîtres à la patrie”
La contestation fait rage depuis le 1er avril. La veille, la Cour suprême, réputée proche du président Maduro, s’était arrogé les pouvoirs du parlement, déclenchant un tollé qui l’a poussée à faire machine arrière quarante-huit heures plus tard. Ce mercredi, pour leur sixième mobilisation en moins de trois semaines, les antichavistes (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013) étaient toutefois empêchés d’entrer dans le centre de la capitale, où défilaient les partisans de Nicolas Maduro en signe de protestation contre les «traîtres à la patrie». Une vingtaine de stations de métro et de nombreux commerces de Caracas étaient fermés. Militaires et policiers bloquaient le passage des antichavistes sur les principales voies d’accès à Caracas.
L’inflation à 1660%
Les opposants réclament le départ d’un président Maduro jugé dictatorial et l’organisation d’élections anticipées dans un contexte d’une grave crise économique qui dure depuis trois ans. L’inflation, complètement hors de contrôle, pourrait atteindre 1660% cette année et le FMI fait une prévision encore plus catastrophique pour l’année prochaine. La population, désespérée, doit faire face aux pénuries de nourriture, de médicaments, de pétrole – dans un Etat pétrolier! – et même de papier hygiénique. Et cela, alors que les violences criminelles atteignent des records. Autant dire que la cote de popularité de Nicolás Maduro est au plus bas. Hier, alors que démarraient les défilés antichavistes, chacun s’attendait au pire. A la mi-journée déjà, un jeune homme de 17 ans est mort d’une blessure par balle à la tête. Il avait été touché par des tirs d’inconnus circulant à moto. Ceux-ci avaient aussi lancé des grenades lacrymogènes sur une […]
Andrés Allemand – Tribune de Genève [TDG]