Migrations ou invasions, par Claudio Mutti
Je ne présente pas Claudio Mutti, personnalité politique musulmane italienne – dans l’esprit de Dante, impérial, gibelin, comme on disait et sachant, contre les errances judéo-chrétiennes devenues une maçonnerie boursouflée, extraire la métaphysique islamique pour l’intégrer à la sphère de culture gréco-romaine – personne aimable, simple, érudite, philologue versée dans la famille des langues finno-ougriennes qui lui font maîtriser les idiomes turcs asiatiques, et de plus un latiniste éprouvé, qui fait académiquement autorité, et dont, par exemple, la critique et l’édition du Songe de Scipion, morceau mystique, peut-être de la Renaissance, attribué à Cicéron mérite l’attention des étudiants et des lecteurs qui cherchent des vérités utiles comme le voulait Voltaire, et non des erreurs inutiles !
Il dirige depuis longtemps une revue géopolitique influente Eurasia, dont la lecture régulière est saine, qui démontrerait que notre Italie a, sinon plus de liberté, du moins plus de vigueur intellectuelle et de volonté que la pauvre France sempiternellement jacobinisée, déculturée bien avant Mitterand débiteur des wahhabites, et pays qui agonise au long des générations, sautant, comme des enfants au jeu de la marelle, de germanophobie en islamophobie et toujours aussi aveuglé, se trompant perpétuellement de cible.
L’auteur de l’article que nous traduisons partiellement distingue, entre donc les colonisateurs traditionnels, comme l’humanité les connaît, dans les migrations de peuples (Völkerwanderungen), les expulsés ou déportés avec violence et cruauté, comme le furent les Sudètes Allemands orientaux par millions, d’une part, et une troisième catégorie, d’autre part, récente, de migration anticipée, artificielle, usée comme d’une nouvelle arme de guerre, et dont le précédent aura été l’invasion migratoire des sionistes en Palestine, fondatrice des assises d’un État intouchable, à la si large base internationale, que le Président du Parlement européen, le frère maçon socialiste Martin Schultz, honteux d’être allemand, comme on lave le péché originel dans l’eau du baptême en loge, déclare, avec tout le poids de son autorité, que « pour moi, la nouvelle Allemagne n’existe seulement que pour assurer l’existence de l’État d’Israël et de la communauté attenante » (cité dans Haaretz, le quotidien également socialiste sioniste, du 14 février 2016).
Il s’agit d’une stratégie mise au point, au sein du Pentagone dont une consultante Kelly M. Greenhill conceptualise le phénomène subversif mondial, illustration de la maxime bien connue des sectaires et fauteurs de guerres et troubles civils : Ordo ab Chao.
« L’historiographie française et italienne a l’habitude », écrit M. Mutti, d’user du concept d’« invasions barbares » pour ce vaste phénomène de déplacements en chaînes que l’on vérifie à travers l’Asie et l’Europe à partir du IVème siècle après Jésus-Christ, amenant des populations hétérogènes à s’établir dans des endroits différents de leurs origines, en particulier les territoires appartenant ou ayant appartenu à l’empire romain. Les historiens allemands et hongrois, pour des raisons aisément compréhensibles, ont préféré faire usage de termes plus neutres et anodins, tels que « migration de peuples » (Völkerwanderung et népvandorlas).
La pénétration d’aujourd’hui de masses humaines originaires de l’Asie et de l’Afrique dans les limites européennes a été comparée au phénomène qui s’est produit dans la Basse Antiquité et le Haut moyen âge, et même les termes « émigrations » et « invasions » , quand on vient à les appliquer au cas actuel reflètent des projets et des perspectives quelque peu différents.
« Émigration », en fait, est le terme par lequel on indique communément l’établissement que des individus, des familles ou des groupes plus ou moins nombreux ont entrepris dans l’intention de se fixer en un nouvel endroit , de manière provisoire ou définitive.
La théorie géopolitique a l’habitude de distinguer entre les mouvements migratoires, eu égard à la volonté des migrants, volontaires et contraints. L’on parle d’émigration volontaire quand les individus décident librement de commencer à se stabiliser en un lieu où ils espèrent améliorer leur condition économique. En revanche, l’on considère une émigration contrainte quand les migrants transfèrent ailleurs leur résidence sous l’effet d’une contrainte exercée par le pouvoir politique (par exemple en cas de déportation) ; le mouvement migratoire est aussi tenu pour contraint quand il est entrepris pour échapper au conflit en cas de guerres ou de catastrophes naturelles.
À ces deux variantes de la typologie migratoire, il est possible d’ajouter une troisième, que dans une étude récente Kelly M. Greenhill (assistante du sénateur John Kerry, ministre d’origine galicienne d’Europe centrale, a défini comme « coercive engineered migration » soit « migration coercitive projetée ». Les migrations projetées artificiellement (engineered) sont, selon la définition fournie dans la même étude, des « mouvements de population transfrontaliers qui sont définitivement créés ou manipulés en vue d’extorquer des concessions politiques, militaires et économiques à un État ou plusieurs en ligne de mire ». (« Crossborder population movements that are deliberalitely created or manipulated in order to induce political, military and/or economic concessions from a target state or states. (K.M.Greenhill, Weapons of Mass Migration. Forced Displacement, Coercion and Foreign Policy, Cornell University Press, Ihaca and London 2010, p. 13.). On parle en revanche, d’invasion quand un groupe militaire ou aussi un groupe de civils pénètre dans un territoire, où il se fond et l’occupe, échappant, en tout ou en partie, au contrôle et à la souveraineté de la population autochtone. Il n’est donc pas nécessaire qu’une invasion, pour être telle, soit portée par les armes ; ainsi une invasion peut se produire de façon pacifique, se fixer sur un territoire déterminé et en modifier l’homogénéité ethnique ou culturelle par des masses humaines désarmées mais numériquement consistantes. Il y a des cas dans lesquels effectivement un phénomène migratoire se transforme en véritable invasion au sens propre. L’immigration de masse possède alors l’efficacité d’une arme de destruction massive. Les exemples historiques en ce sens ne manquent pas : que l’on pense à l’immigration qui a pratiquement extirpé du territoire des États-Unis la présence de la population autochtone, ou à celle qui a transformé la Palestine d’hier en État d’Israël aujourd’hui. Pour sa part, Kelly M. Greenhill fournit précisément une cinquantaine de cas d’émigrations de la sorte après que soit entrée en vigueur en 1951 la Convention des Nations Unies sur les réfugiés.
Par conséquent l’invasion migratoire actuellement dirigée vers l’Europe, si l’on veut reprendre un terme employé dans l’étude états-unienne (Strategic engineered migration as a weapon of war, in « Civil Wars 10, n°1, Mars 2008, pp. 6-21), est une « arme de guerre » qui est du nombre des armes non conventionnelles employées dans la dite « guerre asymétrique ». Comme le terrorisme, la manipulation des moyens de communication, la piraterie informatique, les turbulences des marchés des actions, comme aussi les flots migratoires excités, attirés, facilités et importés – constituent une arme non conventionnelle pour déstabiliser l’Europe. ».
Et donc en cours quelque chose qui, a dit Samar Sen, ambassadeur de l’Inde à l’ONU, assimilée plus à une guerre, “Agresser un pays étranger – argumente le diplomate – signifie frapper sa structure sociale, endommager l’économie, le contraindre à renoncer à des portions de son territoire pour accueillir des réfugiés (refugees), quelle est la différence entre ce type d’agression et le type plus classique qu’on a par une déclaration de guerre ?”.
Le même concept a été exprimé au cours d’une conférence sur le conflit du Kosovo tenue le 11 décembre 2000 à la Brandeis University : “la nature de la guerre a changé – a dit Martha Minnow de la Harward Law School – maintenant la guerre ce sont les réfugiés”.
Les stratèges de cette guerre sui generis, conclut Claudio Mutti, agissent à découvert. Un des leurs, le fameux spéculateur états-unien George Soros, le 20 septembre 2016, a ouvertement revendiqué dans les colonnes du Wall Street Journal son propre rôle de financier de l’invasion. “J’ai décidé, déclara-t-il, d’affecter 500 millions de dollars pour des investissements particuliers aux besoins des migrants, réfugiés et centre d’accueils. J’investirai dans de nouvelles entreprises, des sociétés déjà existantes, des initiatives d’impact social fondées par les migrants et les réfugiés eux-mêmes. Aussi, mon engagement principal consiste à aider migrants et réfugiés qui arrivent en Europe, chercher des projets d’investissements qui avantagent les migrants dans le monde entier.“
Pierre Dortiguier