Il est évident que le prince héritier saoudien envisage la libéralisation et une refonte totale de la société, opérant ainsi un virage vertigineux, en renonçant ouvertement du jour au lendemain au paradigme qui était le sien et celui de son pays depuis l’avènement de la dynastie saoudo-wahhabite. Pour ce faire, il a besoin de références solides et c’est alors qu’il a le culot de décrire les mœurs qui prévalaient – dit-il – du temps du Prophète (SAWS), prétendant qu’à cette époque, la mixité et la musique étaient tout à fait normales. Mais alors, serait-on tenté de dire : pourquoi avoir attendu si longtemps pour le reconnaître ? Ce serait là l’aveu officiel qu’ils se sont trompés durant plusieurs siècles ! Comment, dès lors, ne pas craindre une nouvelle boulette en découvrant sur le tard que les chroniqueurs ayant rapporté ces récits n’étaient pas dignes de foi, d’autant qu’à observer ce prince dandy et connaissant les mœurs cachées de la famille royale maudite, ce jet-setteur fêtard n’a aucune leçon de religion à donner à quiconque, lui qui doit bien mieux connaître les adresses des boîtes de nuit décadentes occidentales que les sourates du Saint Coran.
New YorkTimes