Il est tout de même spectaculaire qu’en France un éditeur doive avoir besoin de l’avis du président de la république afin de commercialiser les livres d’un des plus grands écrivains qu’a été Louis Ferdinand Céline. On nous bassine à longueur de journée avec des discours faisant l’apologie de la démocratie, de la liberté d’expression, de la liberté de penser… qui ne sont en réalité que des discours creux, des théories sans fondement et sans application dans le monde réel. Ces gens ont décidé que le peuple n’était pas assez intelligent pour lire ses livres sans être pris à la fin de la lecture d’une envie irrépressible de « gazer » quelques millions de juifs ! Quelle insulte ! D’autant que ces livres sont accessibles gratuitement par un simple clic sur Internet.
Ce qui est encore plus effrayant c’est le fait que cela puisse se passer sous nos yeux et que personne ne relève une telle contradiction parmi les journalistes et autres analystes politiques et experts !!!
Le président de la République Emmanuel Macron, invité mercredi du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a laissé entendre qu’il désapprouvait le projet de Gallimard de rééditer les pamphlets antisémites de Céline.
Mais il s’est dit « heureux » d’un tel débat.
« Il n’y a pas dans notre pays de police mémorielle et morale des éditions dans le sens où je dirais “j’interdis la publication de ces écrits”. Je ne vais pas trancher ce débat mais je veux donner quelques indications », a-t-il expliqué devant le millier d’invités présents, dont une quinzaine de ses ministres.
Céline ne souhaitait pas la republication des pamphlets car « il en avait en partie honte »
« Céline avait souhaité que ces écrits ne soient pas republiés car il en avait en partie honte » et « nous avons beaucoup d’œuvres de Céline qui permettent de l’enseigner. Je ne crois pas que nous avons besoin de ces pamphlets », a-t-il dit. « Mais je suis très heureux que dans notre pays il puisse y avoir des éditeurs qui se posent cette question sans la purger » et suscitent un « débat adulte ».
« Mais vous avez compris, je crois, de quel côté j’inclinais », a-t-il conclu. « Ce que vous avez dit tout à l’heure, cher Serge, vaut mieux que toutes les décisions venues d’en haut », a-t-il ajouté à l’intention de Serge Klarsfeld, qui avait protesté vigoureusement contre le projet de Gallimard de republier les pamphlets dans une édition critique. Face à la polémique, Antoine Gallimard avait annoncé en janvier la suspension du projet de publication des écrits de Céline. Le 4 mars dernier, il a souligne toutefois qu’il espérait toujours les rééditer un jour.
« M. Gallimard, ayez la décence d’attendre notre mort », lance Serge Klarsfeld
“Les auteurs de textes antijuifs pourraient s’en donner à cœur joie si les pamphlets de Céline étaient réédités et légitimés par un éditeur prestigieux”, a estimé Serge Klarsfeld. “Comment les Soral et les Dieudonné pourraient-ils être sanctionnés par la loi puisque leurs écrits sont loin d’atteindre l’abjection de ceux de Céline ?”, a plaidé le chasseur de nazis. “Pourquoi aujourd’hui, après tant d’agressions antijuives, jeter de l’huile sur le feu ?”
“Ces pamphlets ont été des best-sellers dans la France de 1938 et risqueraient de le redevenir dans la France d’aujourd’hui”, a encore déploré le militant pour la mémoire de la Shoah. “Les orphelins des déportés, ceux qui dans leur enfance ont connu et aimé les victimes de la Shoah n’ont pas tous disparu, ils sont encore debout. M. Gallimard, ayez la décence d’attendre notre mort pour tenter à nouveau d’inscrire ces pamphlets dans le catalogue de la Pléiade dont votre grand-père a renvoyé le créateur en application du statut des juifs !”, a lancé Serge Klarsfeld.Pour Macron, il ne faut « pas occulter la figure de Maurras »
Le chef de l’État a, en revanche, estimé qu’il ne fallait “pas occulter la figure de (Charles) Maurras”, l’écrivain d’extrême droite que sa ministre de la Culture Françoise Nyssen a fait retirer du livret des commémorations 2018 après des protestations d’associations antiracistes, suscitant les critiques de certains historiens.
“Nous devons la regarder comme faisant partie de l’histoire de France, l’occulter c’est vouloir reconstruire une autre forme de refoulé post-mémoriel et post-historique et cela dit quelque chose de nos propres faiblesses.”
France TV Info – Culture Box / AFP