Le pouvoir en place à Alger est conscient de son déficit de légitimité. C’est la raison pour laquelle il considère tout citoyen ayant un avis contraire au sien comme un ennemi. C’est ce qui explique l’absence de réaction devant des mesures aussi humiliantes, même lorsqu’elles touchent des représentants officiels du gouvernement. Pour l’oligarchie, seul compte son maintien au pouvoir, quitte à faire toutes les concessions aux chancelleries occidentales.
Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Elle a pratiquement toujours existé depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967. Elle s’est quasiment systématisée dans les années 90 à l’égard d’anciens ministres qui ont pris des positions contre le coup d’État de janvier 1992. Le DRS avait demandé qu’ils soient fouillés et interrogés, les accusant ou les soupçonnant de transporter des documents hostiles au pouvoir voire autre chose sous couvert de leur passeport diplomatique.
Un ministre important dans les années 70 et 80 avait été interpellé lors de la décennie rouge à l’aéroport d’Heathrow de Londres, retenu, à son retour en France, pendant plusieurs heures à l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle et ses valises fouillées de fond en comble. L’Algérie n’avait émis aucune protestation et n’avait convoqué ni l’ambassadeur de Grande-Bretagne ni celui de France à Alger.
Même lorsqu’ils viennent dans le cadre de rencontres officielles, les ministres algériens, contrairement aux ministres français et occidentaux de façon générale, qui se rendent dans la capitale algérienne, sont totalement ignorés par les médias qui ne font pas état de leur passage, considérés comme une quantité négligeable. Alors que le moindre chef de bureau d’un ministère français, américain, anglais ou allemand a droit au salon d’honneur, aux réceptions à la présidence, au premier ministère, aux interviews de la télévision et des journaux qui se précipitent à l’entourer de tous les égards et à lui demander de donner son avis sur la politique algérienne. Un avis qui ne peut-être que favorable évidemment. Et dans tous les cas, ils repartent d’Alger chargés de cadeaux.
Par Flir – UDM