Putsch apparent et putsch réel en Turquie
Tout le mainstream, de la Russie aux États-Unis, redit la même chose, qu’Erdogan est autoritaire, mais populaire, comme la manifestation de Cologne le montrerait avec ses dizaines de milliers de manifestants encadrés par des officiels turcs, et seuls craindraient ses foudres les participants assez originaux à un putsch militaire comprenant près de 1500 recteurs ou doyens d’université et de hautes écoles, et près de 15.000 fonctionnaires de l’Instruction publique ! Ce coup d’Etat mal préparé, nous dit-on, aurait compris dans ses rangs près de 150 généraux, dont l’ancien chef de l’armée de l’air ! C’est une histoire à dormir debout ! Et pourtant elle prend forme dans les esprits, car si M. Obama songe sérieusement à livrer, si on lui apporte des preuves de sa culpabilité, l’ancien allié d’Erdogan, le soi-disant soufi Gülen qui, semblant sorti des Sciences Politiques parisiennes, parle le jargon non pas mystique de cette secte variée et illustre, mais celui ordinaire de la maçonnerie la plus obséquieuse envers la déesse démocratie, avec son Islam pluraliste etc. et toutes ces phrases de perroquet, la presse russe, après avoir rapporté la perte d’un hélicoptère abattu par les protégés d’Erdogan, ressort la même chanson sur le champion, autoritaire soit, mais sincère, des droits du peuple contre des factieux !
Un homme public turc, savant qui a un certain renom à l’étranger, et au crédit duquel il faut porter une étude attentive des aberrations de la doctrine évolutionniste, Adnan Oktar, et fondateur d’une secte qu’il prétend, non sans effronterie, musulmane et que l’on voit, sur sa chaîne privée turque, entouré voluptueusement d’auditrices libertines souvent venues des anciens États satellites soviétiques bulgares
etc., vient d’éclairer le sens de ces événements. Rendons-lui cet hommage : dans le numéro du
31 juillet 2016 du
The Times of Israël, Adnan brosse un tableau des liens traditionnels communautaires juifs, et bien sûr
aujourd’hui sionistes, avec la Turquie retrouvée, peut-on dire, puisque des accords ont été conclus, fin juin dernier, donc un mois avant cette provocation qu’on appelle putsch des partisans du prédicateur libéral Gülen, entre Turquie et l’entité sioniste, par lesquels, entre autres dispositions, le Hamas né dans les conditions de l’occupation israélienne de la bande de Gaza, est placé sous contrôle turc !.Laissons le cher frère maçon Oktar parler en disciple des Sabbatéistes, de la philosophie de cette relation, laquelle devrait réfuter toute idée d’un complot otanien contre Erdogan :
“Aujourd’hui les relations entre la Turquie et Israël sont de mieux en mieux chaque jour et les deux parties font des efforts pour éliminer tous les problèmes restants.” Parmi ces problèmes restants faut-il compter tous les militaires et fonctionnaire ou journalistes et autres Turcs arrêtés sous prétexte d’un complot qui pourrait bien avoir été imaginé par quelque metteur en scène israélien ? Laissons parler le sybarite Oktar : “
Il est important de savoir que l’histoire de ces deux pays est pleine d’exemples d’amour mutuel et de coopération, à un niveau sans précédent. En plus de cela, la Turquie et Israël sont les deux pays les plus forts de la région et sont des alliés naturels”.
En fait, derrière ses apparences et dissimulé par elles, il y a eu un putsch réel en Turquie, non pas patriotique, mais un putsch sioniste sous faux drapeau, commandé à Erdogan et effectué par ses soins.
Il faut rappeler, sans vouloir outrer le grotesque de cette farce sacrilège, que M. Adnan Oktar, qui n’est pas dépourvu de mérites, et par ailleurs écrivain prolixe, se veut réformateur islamique, et il semble donc bien que son attachement à la religion tienne plus au vêtement et à la surface matérielle des choses, qu’à l’esprit, selon une formule d’Issa (béni soit-il) disant que l’on ne peut pas servir à la fois Dieu et Mammon, idole de la richesse ou dieu de la ploutocratie, vrai nom de la démocratie que l’on nous vend avec d’autres mensonges et impostures.
Ainsi donc, à moins que la logique d’Aristote fondée sur le respect des contradictions ne soit remplacée par des intuitions révolutionnaires postmarxistes léninistes poutiniennes et soraliennes fulgurantes, l’on nous demande une chose impossible, soit de croire que l’OTAN aurait contribué à renverser un pouvoir autoritaire erdoganien au moment même ou, après le réchauffement des relations russo-israéliennes, au printemps 2016, le midi des relations turco-sionistes est, en cet été, dans son meilleur éclat !
Jusqu’où cette symphonie diabolique, qui écrase des bonnes volontés turques, sacrifie des innocents à la réputation d’un sépulcre blanchi, bafoue l’honneur du nom musulman, les libertés patriotiques palestiniennes et de la Nation arabe, menace directement l’Iran, subjuguant aussi l’Europe pour en faire une vache à lait nourricière de tous les serviteurs orientaux du rêve sioniste dominateur — comme disait bien le Président De Gaulle — va-t-elle pousser ses cris stridents ? “Sors de l’enfance, ami, réveille-toi” écrivait éloquemment Rousseau, quand il ne déraisonnait pas !
En fait, derrière ses apparences et dissimulé par elles, il y a eu un putsch réel en Turquie, non pas patriotique, mais un putsch sioniste sous faux drapeau, commandé à Erdogan et effectué par ses soins. L’élite turque le sait, car elle se voit détruite, et l’armée fermement tenue sous contrôle par des commissaires politiques en accord avec l’armée israélienne, tout comme l’est depuis longtemps l’Arabie et ses suivantes du Golfe Persique.