Plus on lit les témoignages des femmes harcelées dans le milieu du cinéma, plus on comprend que la société occidentale moderne n’est rien d’autre qu’une jungle dans laquelle le plus fort s’impose et écrase les autres. C’est extrêmement violent, extrêmement humiliant, extrêmement dégradant, tout le monde le savait et tout le monde laissait faire. Tout ceci en faisant croire au monde extérieur que cette société est géniale, composée de gens généreux, qui réalisent régulièrement des dons et des actions philanthropiques, proposant un discours à des années-lumière de leurs actes quotidiens criminels !
Ce sont ces criminels : les Weinstein, Polanski, Woody Allen… qui vont même venir à la télé nous faire la leçon de morale, parrainer une action médiatique de défense des droits des femmes ou des enfants ! Ce qu’il faut bien comprendre c’est que le mal n’a pas de limite et qu’il faut beaucoup de courage et de force pour y faire face.
L’actrice a évoqué ses relations avec Harvey Weinstein, qui l’a, selon elle, harcelée, humiliée et menacée, cherchant à faire échec au projet de sa vie, un film sur Frida Kahlo.
“Dans ses yeux, je n’étais pas une artiste. Je n’étais mPlus on lit les témoignages des femmes harcelées dans le milieu du cinéma plus on comprend que la société occidentale moderne n’est rien d’autre qu’une jungle dans laquelle le plus fort s’impose et écrase les autres.ême pas une personne. J’étais une chose : juste un corps.” Dans un texte publié mercredi 13 décembre dans The New York Times (lien en anglais), Salma Hayek révèle à son tour avoir été harcelée par Harvey Weinstein, mis en cause par de nombreuses femmes qui l’accusent de harcèlement sexuel et, pour plusieurs d’entre elles, de viols.
L’actrice mexicaine indique que le producteur américain a commencé à la harceler sexuellement au début des années 2000, alors qu’elle venait de signer un contrat avec lui concernant le film Frida, un projet qu’elle portait et dans lequel elle a incarné l’artiste mexicaine Frida Kahlo.
C’est à partir de là, raconte-t-elle, qu’elle a dû commencer à “lui dire non.” “Ne pas lui ouvrir la porte de ma chambre au milieu de la nuit, alors qu’il se présentait sans prévenir (…). Refuser de prendre une douche avec lui. Refuser de le laisser me regarder prendre une douche. Refuser qu’il me masse. Refuser qu’un ami à lui, nu, ne me masse. Refuser de lui faire une fellation (…),” énumère-t-elle. “Non, non, non, non, non… Et à chaque refus, la colère machiavélique d’Harvey.”
« De nombreuses fois, il m’a dit que je n’étais personne »
Salma Hayek détaille enfin les moyens de pression employés par Harvey Weinstein sur elle. Conscient qu’elle ne céderait jamais à ses avances, même pour faire son film, Frida, Harvey Weinstein lui aurait dit qu’il avait choisi une autre actrice qu’elle pour incarner le rôle principal. Elle dit avoir alors saisi des avocats pour plaider la mauvaise foi et récupérer le contrôle de la production.
Une fois le tournage entamé, elle raconte qu’Harvey Weinstein serait intervenu à plusieurs reprises pour critiquer la direction du projet. Le producteur aurait aussi posé comme condition sine qua non pour achever le film qu’elle tourne une scène de sexe avec une autre actrice, lors de laquelle les deux femmes étaient nues. Se rendant compte que le projet n’aboutirait pas sans cela, elle dit avoir finalement accepté mais avoir été physiquement malade durant le tournage de la scène.
Dans ce témoignage, elle raconte également comment cette expérience l’a affectée. Au point de la faire douter de la pertinence de prendre la parole alors que d’autres actrices révélaient au grand jour les agissements du producteur. « Je pensais qu’aujourd’hui, personne ne s’intéresserait à ma douleur. Peut-être s’agit-il d’une conséquence des nombreuses fois ou on m’a dit, enfin surtout Harvey, que je n’étais personne. »
France TV Info