Le sort des médecins est vraiment est peu enviable voire catastrophique en France puisque les étudiants se suicident mais également les médecins libéraux et pire encore, les professeurs et chefs de services comme nous l’a démontré l’actualité récente. Bref, le corps soignant est en détresse et il n’y a plus personne pour l’aider…
Le Syndicat des internes accuse les hôpitaux marseillais de ne pas respecter le repos de sécurité obligatoire
C’est un tabou sur lequel le couvercle saute, sporadiquement, et puis retombe. Les 21 000 internes en médecine français (1700 à Marseille) travaillent-ils au-delà des limites de l’organisme humain mais aussi … de la loi ? Le 15 février dernier, le suicide de Maxime, un interne marseillais de 27 ans, affecté au service de neurochirurgie de La Timone, remettait tragiquement le sujet sur la table. Brillant, le jeune homme achevait alors sa 10e année de médecine. Sa mort avait bouleversé le monde hospitalo-universitaire.
Si l’AP-HM “se refuse” à établir “un lien entre l’organisation du travail des internes et ce drame”, les proches de Maxime sont, eux, convaincus du contraire. “On retrouve dans les témoignages de ses derniers jours des signes d’épuisement professionnel, un vécu de dévalorisation”, écrit ainsi la mère du jeune homme, elle-même médecin, dans un courrier partiellement publié dans Le Quotidien du médecin. Cette praticienne souhaite que la mort de son fils soit reconnue en accident du travai. “Ce que je veux avant tout, c’est qu’un tel acte ne puisse pas se reproduire. Les internes méritent le respect et leurs conditions de travail doivent évoluer. ““La déshumanisation de la relation de soin” pointée du doigtSi rien n’a encore filtré des conclusions de l’enquête administrative ouverte après le décès de Maxime -ni des investigations de la CPAM- pour la CGT-APHM, “il ne fait aucun doute que les conditions d’exercice” auxquelles sont confrontés les internes marseillais aient pu peser dans cet acte désespéré. Depuis 2002, “un repos de sécurité” interdit aux internes de travailler plus de 24h consécutives, leur durée de service ne pouvant excéder 48h hebdomadaires. Dans les faits, démontrait en 2012 une enquête de l’Inter-syndicat national des internes des hôpitaux, 85 % des internes français sont à l’ouvrage 60h hebdomadaires en moyenne ; 21 % travaillent également plus de 24h d’affilée.
Menacée sur ce point de sanctions par la Commission européenne, la France avait répondu en 2014 par “la mise en place d’un dispositif de sanctions” à l’égard des établissements ne respectent pas ces dispositions. Mais Lucas (1), interne à La Timone, le confirme : “Selon les services, et surtout en chirurgie et cardiologie, il n’est toujours pas rare d’enchaîner une journée normale de dix heures derrière une garde de nuit de 24h s’achevant normalement à 8h30.” […]