On nous bassine à longueur de journées avec le modèle allemand qui serait beaucoup plus performant et puissant alors que le pays compte plus de 12,5 millions de pauvres. La loi travail semble diriger la France vers ce même objectif : une paupérisation malgré une baisse du chômage puisque les salaires vont baisser et les taxes exploser…
L’ancien ministre de l’Education et député socialiste Benoît Hamon regrette que l’on compare trop souvent le taux de chômage français à ceux de la Grande-Bretagne et l’Allemagne sans parler du taux de pauvreté plus élevé dans ces deux pays.
L’écart est même un peu plus élevé que ce qu’affirme le député socialiste. D’après les derniers chiffres d’Eurostat, le taux de risque de pauvreté en Allemagne et au Royaume Uni est de 17%, contre un peu plus de 13% pour la France. Précision, qle risque de pauvreté correspond à 60% du revenu médian, aides sociales comprises.
Il dépend donc du niveau de vie dans chaque pays. En France, cela représente 987 euros par mois. Et par ailleurs, c’est donc aussi vrai que le chômage est beaucoup plus faible chez nos voisins britanniques et allemands, un peu plus de 5%, soit deux fois moins qu’en France.
Un paradoxe apparent qui s’explique en fait logiquement par le nombre de travailleurs pauvres au Royaume-Uni et en Allemagne. Plus de 20% des salariés y gagnent moins de deux tiers du salaire médian, contre 6% en France. Il s’agit surtout de salariés à temps partiels ou en contrats temporaires.
Ce décalage entre la France et la Grande-Bretagne existe depuis très longtemps. Par contre il y a vraiment eu un basculement en Allemagne sur la dernière décenie. En l’espace de dix ans la proportion de travailleurs qui vivent sous le seuil de pauvreté a plus que doublé Outre-Rhin.