Ce scandale n’a rien à voir avec les juges mais bien avec le texte de loi et malheureusement les juges ne peuvent appliquer que le texte à la lettre, ils ne peuvent rien inventer de nouveau, c’est le législateur qui doit le faire à l’Assemblée nationale, puis au Sénat. Effectivement, comme le disait une célèbre avocate de la cause des enfants, il vaut mieux violer des enfants en France que de vendre du cannabis par exemple, c’est moins risqué.
Comme on peut le deviner, s’il n’y a pas de requalification, ce prédateur sexuel sera libéré d’ici très peu de temps et pourra ainsi récidiver sans aucun problème. Comment est-ce possible qu’une société qui se dit civilisée puisse défendre aussi mal ses enfants ?
Plusieurs enfants qui fréquentaient un centre de loisirs de la ville d’Arcachon auraient été victimes d’actes de pédophilie en 2016.
Alors que l’instruction suit son cours, des familles de victimes dénoncent la qualification des faits en agressions sexuelles et non en viols.
Plus d’un an après les révélations sur des faits présumés de pédophilie à Arcachon, plusieurs parents de victimes ont témoigné vendredi soir, par la voix de leur avocat, pour dire leur désespoir et leur colère contre la justice.
Des familles ont été touchées dans leur chair. Leurs enfants de 3 à 5 ans ont été violés. Des actes de pénétration ont été avérés et vérifiés. Et un acte de pénétration sur un enfant est considéré comme un viol. Or le surveillant du centre aéré est mis en examen pour agressions sexuelles, ce qui est un délit.
Durant les vacances de Noël, à l’hiver 2016, un animateur du centre aéré « Les Mille Potes » à Arcachon est soupçonné d’avoir fait subir à cinq jeunes enfants des attouchements et des fellations. Le moniteur âgé de 20 ans est mis en examen pour agressions sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans et non pour des faits de viols. « Un scandale » selon l’avocat Arash Derambarsh, défenseur des parties civiles.
Vers une demande de requalification des faits
Représentant trois des familles de victimes, Maître Arash Derambarsh compte demander à la chambre de l’instruction du Tribunal de Grande Instance de Bordeaux la requalification des faits en viols, « afin de criminaliser le dossier ». « Aujourd’hui, au regard de l’instruction, ce dossier n’ira pas devant une Cour d’Assises, mais devant un tribunal correctionnel, alors qu’il y a un homme qui a commis des actes de pénétration sur un enfant de trois ans.»
Pour les parents, c’est une catastrophe. Symboliquement, ils se disent, « la justice est injuste »
L’animateur en liberté sous contrôle judiciaire
« Les parents sont choqués, traumatisés », affirme Me. Derambarsh. L’avocat au barreau de Paris s’insurge contre « une instruction qui a été très malmenée, c’est un scandale, les qualifications sont invraisemblables, pour nous, ce n’est pas acceptable.»
Le mis en cause est en liberté sous contrôle judiciaire. Et pourtant en cas de viol présumé, c’est la détention provisoire !
L’animateur avait été incarcéré en février 2017 au centre pénitentiaire de Gradignan, avant d’être remis en liberté, sous contrôle judiciaire.
Plusieurs familles de victimes demandent le dépaysement du dossier
Dans cette affaire présumée de pédophilie, une information judiciaire a été ouverte en décembre 2017 à la suite d’une première plainte déposée par des parents. Un juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Bordeaux est saisi du dossier. Mais l’avocat Arash Derambarsh compte demander le dépaysement de l’affaire dans une autre juridiction.
Ce dossier est parasité, l’instruction ne peut être menée en toute sérénité dans une ville comme Arcachon où tout le monde se connaît
Maître Arash Derambarsh annonce également qu’il va porter plainte au nom des trois familles de victimes qu’il représente à l’encontre de la mairie d’Arcachon à qui ils reprochent « des manquements hallucinants » dans cette affaire. L’association « Innocence en Danger » et « La Mouette », qui viennent en aide aux enfants victimes de pédophilie, se sont également constituées parties civiles.