Pourtant, ce caricaturiste vit en France depuis de nombreuses années, ce scandale de jugement injuste aurait dû faire là une de la presse parisienne pendant une semaine au minimum. Cette décision est d’autant plus absurde que le régime militaire a fait émettre un mandat d’arrêt international comme si un juge français allait accepter son application pour une simple caricature ! Dans tous les cas, cette affaire démontre à quel point le milieu politico-médiatique parisien est totalement corrompu et fait preuve d’une grande hypocrisie. Si cette affaire avait concerné l’Iran, on aurait vu Botul-BHL parader sur les plateaux télé pendant 15 jours pour condamner l’affreux régime de la république islamique… bla-bla-bla ! Mais comme c’est l’Algérie et que le régime militaire a été mis en place par l’Élysée, que les trésors pillés sont cachés dans les banques européennes, ils laissent faire leurs agents locaux.
Le message est très clair, la liberté d’expression c’est très bien en Occident, en Europe – et encore, si ça ne concerne pas les sujets brûlants comme le Covid-19, le climat ou l’Ukraine – mais ce n’est pas trop souhaitable en Bougnoulie ! C’est exactement ce qu’il faut lire entre les lignes, ce qu’il faut comprendre de cette affaire et de tant d’autres.
Le caricaturiste algérien Ghilas Ainouche, qui vit en France, a été condamné mercredi à dix ans de prison, notamment pour « atteinte au président de la République » à travers ses dessins, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
« C’est officiel, le tribunal criminel de Bejaïa a condamné le caricaturiste Ghilas Ainouche à 10 ans de prison ferme et un mandat d’arrêt international pour ses dessins de presse », a également tweeté le jeune dessinateur. Selon le CNLD, les accusations retenues contre lui par le tribunal de Sidi Aïch (Bejaïa, nord de l’Algérie), qui statuait en première instance, sont « l’apologie d’actes terroristes, le délit d’atteinte au président de la République et le délit d’outrage à corps constitué ».
Cet ancien collaborateur de l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, âgé de 34 ans, vit en France depuis plusieurs années. Proche du mouvement pro-démocratie du Hirak, il publie ses dessins sur son blog personnel ou des médias en ligne d’opposants et est connu pour n’épargner aucune autorité politique, y compris le président Abdelmadjid Tebboune.