Avant toute chose, Areva perd près de 5 milliards d’euros mais aucune sanction à l’horizon ! Puis, comme par magie, l’État renflouera ces pertes avec l’argent du contribuable pour mieux la privatiser d’ici quelques années comme toujours ! Sans oublier le ratage historique du réacteur EPR et son retard d’une décennie ainsi que son coût triplé ! On imagine d’ici le prix de l’électricité nucléaire produite que devront payer les ménages ! Quelque soit X, le contribuable en fera les frais et ils osent encore appeler cela le fleuron de l’industrie !
[citation source=”Le Télégramme”]L’État a décidé de prendre à bras-le-corps les difficultés d’Areva, jusqu’alors l’un des fleurons de l’industrie française. Hier, l’Élysée a tranché en faveur d’une reprise par EDF de la majorité de l’activité réacteurs du groupe. Parallèlement, il s’engage à renflouer financièrement Areva. Le titre du groupe nucléaire Areva est en forte hausse ce jeudi matin à la Bourse de Paris. Maître de l’avenir d’Areva, dont l’État détient 87 % du capital, tout comme il est propriétaire à la même hauteur d’EDF (85 %), François Hollande a annoncé, hier, après une réunion de crise qui s’est tenue à l’Élysée, que les deux groupes vont se rapprocher au sein d’« une société dédiée », afin de conduire ensemble les « activités de conception, gestion de projets et commercialisation des réacteurs neufs (…). Ce rapprochement permettra une politique d’exportation ambitieuse et le renouvellement futur du parc nucléaire français ». Areva est la maîtresse de la filière nucléaire nationale et compte 44.000 salariés. L’entreprise a perdu 4,8 milliards d’euros pour la seule année 2014, alors que son chiffre d’affaires ne dépasse pas 8,3 milliards. Elle se trouve, aujourd’hui, dans un état catastrophique avec une dette colossale de 5,8 milliards d’euros. Invraisemblables déboires Les problèmes d’Areva sont de plusieurs ordres et ne datent pas d’aujourd’hui. Deux affaires symboliques les illustrent. Le plus grave est assurément celui du réacteur EPR (European Pressurised Reactor), un monstre technologique qui accumule d’invraisemblables déboires, à une échelle sans précédent. En Finlande, premier acheteur de cette technologie à l’export, l’EPR vendu par Areva a pris dix ans de retard au bas mot, tandis que son coût a triplé (pour l’instant), le dépassement étant évidemment à la charge du fabricant. Quant à la vitrine technologique que devait représenter l’EPR de Flamanville (Manche), elle ne cesse de se fracasser contre la dure réalité. Ce « fleuron » du savoir-faire d’Areva aurait dû coûter 3,3 milliards d’euros et entrer en service en 2012. Il ne produira pas d’électricité avant 2017, pour un coût triple. Est-ce fini ? Pas sûr… L’Autorité de sûreté nucléaire a révélé, en avril, que l’acier de la cuve principale présentait des défauts, qui viennent s’ajouter à des centaines d’autres auxquels il faudra remédier avant d’envisager que les choses s’arrangent ! Mais ce n’est pas tout… Leur mise multipliée par 75 Le passé d’Areva a le poids des plus lourds secrets d’État. Le pire s’appelle UraMin. En 2005, des Canadiens achètent pour 40 millions de dollars trois mines d’uranium de piètre qualité en Namibie, Afrique du sud et Centrafrique. L’année suivante, Areva, alors présidée par Anne Lauvergeon (remerciée en 2011), propose d’acquérir ces mines à dix fois leur prix d’achat, mais l’affaire ne se fait pas. Finalement, début 2007, contrat conclu : Areva achète UraMin pour 2,4 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros). Les Canadiens et ceux qui les ont opportunément rejoints ont multiplié par 75 leur mise ! Le romancier Vincent Crouzet y a puisé la matière explosive d’un saisissant thriller à clés (« Radioactif », aux éditions Belfond). Il en tire une leçon sévère : « Le dossier UraMin est emblématique des dérives de l’oligarchie française, avec des capitaines d’industrie qui entrent dans des processus de décision solitaires. Anne Lauvergeon est la figure de proue du système mais il ne faut pas tirer sur l’ambulance : l’absence de vigilance a été générale ! » Le contribuable paiera Le démantèlement d’Areva, qu’EDF appelait de ses voeux, ne se produira donc pas tout de suite. EDF avait proposé de racheter les activités réacteurs pour deux milliards d’euros – hors chantiers « pourris » de Finlande et de Flamanville – mais chez Areva, on préférait que l’État injecte à nouveau de l’argent frais. C’est bien ce qui se produira, l’Élysée précisant que « l’État recapitalisera Areva, en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire ». L’incurie générale autour de la filière nucléaire française sera de toute façon soldée par le contribuable et par les clients d’EDF. Car une chose est sûre : ces deux États dans l’État et leurs dirigeants n’ont nullement l’intention de réduire la dépendance française au nucléaire civil et à ses 58 réacteurs. Qui ont d’ailleurs tous besoin de rénovation. Le plan de la filière est prêt. Coût estimé : 55 milliards d’euros. Les Français n’ont pas fini de payer ! Car la « politique d’exportation ambitieuse », réclamée par le chef de l’État, est surtout un voeu pieux. © Le Télégramme – Plus d’information sur https://www.letelegramme.fr/france/areva-l-etat-a-la-rescousse-04-06-2015-10652443.php[/citation]