Ce genre de catastrophes naturelles gravissime d’origine totalement humaine (Tchernobyl, Fukushima, plateforme pétrolières, schiste…) ne font pas partie des priorités de la Cop 21 ! Non car cela implique une perte économique importante… Du coup, ils font semblant de s’activer pour sauver la planète en proposant des solutions stupides comme acheter des crédits pollution aux pays pauvres non industrialisés afin que les riches puissent continuer à polluer en toute légalité.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a appelé, mercredi 25 novembre, le Brésil et les entreprises impliquées dans la rupture d’un barrage minier, qui a fait au moins douze morts et douze disparus le 5 novembre, à agir au plus vite pour empêcher que la catastrophe ne fasse davantage de dommages :
« L’heure n’est pas aux postures défensives. Nous ne pouvons accepter que trois semaines soient nécessaires pour obtenir des informations sur les risques toxiques posés par la catastrophe minière en surface. »
Au début du mois de novembre, les fortes pluies qui ont frappé le Brésil ont causé la rupture de deux barrages appartenant à la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe minier brésilien Vale et l’anglo-australien BHP Billiton. L’accident a libéré 62 millions de m3 de boue ocre, chargée de résidus de minerai de fer, qui ont englouti en quelques minutes un village de 630 habitants proche de la ville historique de Mariana, dans l’État du Minas Gerais.
La boue « contient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d’autres produits chimiques toxiques », confirme le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU. L’entreprise Samarco maintient de son côté sa version, assurant que la boue « ne présente aucun danger pour la santé, et ne contient pas de substances contaminantes pour l’eau, même en cas d’exposition à la pluie ».
Plus de 280 000 personnes sont sans eau et des milliers d’animaux ont été tués. La coulée de boue toxique a parcouru 650 km en 16 jours sur le fleuve Doce, selon le ministère de l’environnement brésilien, avant d’atteindre le 22 novembre l’océan Atlantique. « Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a affirmé dans la presse brésilienne Isabelle Teixeira, ministre de l’environnement.
DEUX AUTRES BARRAGES MENACENT DE CÉDER
John Knox et Baskut Tuncak, rapporteurs de l’ONU, estiment que les mesures prises depuis l’accident par le gouvernement brésilien et les entreprises Vale et BHP Billiton sont « clairement insuffisantes » : « l’échelle des dommages environnementaux est de l’ordre de 20 000 piscines olympiques remplies de boue toxique contaminant le sol, les rivières et l’eau… »
Pour les scientifiques, le Rio Doce est à présent considéré comme « mort ». Le littoral de Regencia, touché par la catastrophe, est un sanctuaire pour une espèce de tortues en voie de disparition, ajoutent les rapporteurs.
Vale et BHP Billiton ont été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Samarco s’est engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour réparer les dégâts environnementaux. Plusieurs amendes qui se montent déjà à 175 millions de dollars lui ont été infligées par les autorités brésiliennes.
Les habitants de la région vivent encore la peur au ventre, alors que Samarco a reconnu le 17 novembre que deux autres barrages menaçaient de céder en cas de nouvelles fortes pluies.
Le Monde.fr / AFP / Reuters