Étude suisse très intéressante concernant la consommation de drogue qu’il serait fort instructif de reprendre en France afin de savoir à combien s’élève la quantité de drogue consommée par jour et par 65 millions d’habitants ! On comprendrait enfin que le trafic est totalement libre de ses actes et que les arrestations et autres saisies de 200 kilos 2 ou 3 fois par an ne représentent pas 5 % de la consommation globale… La mise sous dépendance des masses est un choix politique réalisé par les élites qui sont les premières consommatrices de ces poisons mortels.
Une étude réalisée par l’Université de Lausanne montre des disparités dans la consommation de drogues illicites à l’échelle nationale
Que révèlent les égouts sur la consommation de drogues illicites en Suisse? L’Ecole des sciences criminelles de l’Université de Lausanne, avec deux autres institutions, s’est penchée sur les eaux usées de treize villes suisses pour y traquer des traces de stupéfiants consommés. Cette méthode s’apparente à un vaste test de dépistage anonyme à l’échelle nationale. Elle donne des indices sur la consommation de drogue dans les centres urbains (2,2 millions de personnes ou près de 27% de la population suisse). Passage en revue des principaux résultats de cette enquête, la première à cette échelle.
22 kilogrammes de cocaïne par jour en Suisse
Substance illicite stimulante la plus couramment utilisée en Europe, d’après le rapport européen sur les drogues, c’est aussi la plus répandue en Suisse, après le cannabis. Les prélèvements dans les eaux usées reflètent cette tendance. Zurich présente les taux les plus élevés du marqueur de la cocaïne pure (benzoylecgonine) par habitant. La capitale économique de la Suisse est suivie par Bâle et Genève.
Sans surprise, les villes les plus peuplées sont celles où l’on consomme le plus de cocaïne. Par extrapolation, les chercheurs estiment l’absorption moyenne de cette drogue à 8,8 kg de substance pure par jour (61,6 kg sur une semaine) en Suisse, soit quelque 22 kilogrammes de poudre, la substance trouvée généralement sur le marché n’étant composée que de 40% de drogue pure en moyenne.
Pic d’ecstasy à St-Gall
L’ecstasy, ou la «pilule du bonheur», est la drogue festive par excellence. L’évolution des quantités trouvées dans les eaux usées tout au long de la semaine le confirme: les molécules grimpent en flèchent les jours de week-end. Les chercheurs estiment la consommation moyenne de substance pure à 367 grammes par jour pour l’ensemble des villes.
L’enquête montre l’existence de points chauds: on trouve à St Gall davantage de traces d’ecstasy que la moyenne des villes suisses. Mais c’est à Zurich que l’on consomme le plus de MDMA. Sans doute parce que ce sont les villes qui drainent le plus de clubbeurs.
Les impressions trompeuses des statistiques policières
Lausanne enregistre les taux d’infractions pour consommation d’héroïne parmi les plus élevés. On pourrait en déduire que la capitale vaudoise attire d’avantage d’héroïnomanes qu’ailleurs. Pourtant, on trouve moins de trace de cet opiacé à Lausanne qu’à Genève, Bienne ou St Gall. «Les statistiques policières donnent une image biaisée de la consommation de drogue», soulignent les auteurs de l’étude. C’est en Suisse orientale, à Zurich et Winterthour, que l’on enregistre les quantités les plus élevées d’héroïne. Les traces sont deux fois plus élevées à Zurich qu’à Genève. Hypothèse: les restes des années 1980-1990 et des scènes ouvertes de la drogue dans la ville alémanique.
De manière générale, les quantités rejetées dans les eaux au cours d’une semaine montrent une consommation stable d’héroïne, signe que cette substance est utilisée comme un stupéfiant de dépendance et non une drogue festive. […]