Dingue tout simplement ! Le vaccin Moderna est présenté sans étude clinique via un simple communiqué de presse ! Où sont les données répétables et reproductibles, le choix randomisé des patients, le placebo à double aveugle… ? C’est ainsi que fonctionne la science moderne soutenue par Big Pharma.
Wall street a flambé de 3, 85 % lundi 18 mai 2020 à l’annonce de la bonne nouvelle.
L’action de la biotechnologique Moderna Therapeutics (Nasdaq GS:MRNA) s’est envolée de 20%, poussant sa capitalisation boursière vers un pic historique.
Mais moins de 24 heures plus tard, les premiers résultats, préliminaires, des essais cliniques du vaccin expérimental baptisé mRNA-1273, publiés, non pas dans une revue spécialisée, mais par voie de communiqué de presse, sont remis en question, en plein vol, par un article de Stat, site web américain spécialisé dans la Santé.
Wall Street plongera de 1,59% à la clôture, mardi, d’une séance gagnée de nouveau par le doute. L’action Moderna s’effrite de 10% rattrapée par le retour de bâton du marché.
La société biotechnologique américaine qui aurait, entre temps, procédé à une augmentation de capital (capitalisant sur l’euphorie de lundi) a réalisé des tests sur 45 sujets jeunes basés à Seattle dont 8 présentent des résultats encourageants. « Quid des 37 autres », s’interroge l’article en question ?
Le silence de l’Institut national des maladies infectieuses (NIAID), partenaire de Moderna du projet n’est pas pour aider ce projet si cher à la Maison Blanche. Appuyée par le gouvernement américain à hauteur de 483 millions de dollars, Moderna a vu l’un des membres de son laboratoire, Moncef Slaoui, récemment nommé par Donald Trump à la tête du programme américain de vaccination, être obligé de céder ses actions pour éviter tout conflit d’intérêt.
Pour rappel, 169 projets de vaccins sont en lice dans le monde dont 12 au stade d’essais cliniques. L’Amérique qui veut être le premier pays à présenter un vaccin contre le covid-19 a d’ores et déjà promu à Moderna un processus d’homologation accéléré, en quelques semaines au lieu des 6 mois de rigueur. La petite société fondée il y a neuf ans à Cambridge près de Boston pèse 29 milliards de dollars sans avoir jamais homologué jusque-là ni un médicament ni un vaccin. Preuve qu’à Wall Street, l’espoir suffit parfois pour faire des vagues.
Alpha Oumar Diallo
MSN
www.financialafrik.com22 mai 2020