Monsieur Alain Soral a été condamné aujourd’hui par le tribunal correctionnel de Marseille, dans le procès que lui a intenté Monsieur Salim Laïbi à la suite de la plainte déposée le 10 avril 2015. Il a été plus précisément condamné à 2000 € d’amende, 2000 € de dommages et intérêts et à 2000 € de frais de justice. Après avoir parcouru sur la toile une dizaine d’articles de journalistes ayant relaté cette affaire, il nous a semblé essentiel d’informer nos lecteurs sur les détails de ce procès puisque personne ne l’a fait.
Il faut savoir, avant tout, que trois convocations ont été envoyées à Monsieur Alain Soral afin qu’il puisse s’expliquer devant la juge d’instruction, en vain. Il a même fallu délivrer un mandat d’amener, toujours sans succès ; d’ailleurs, il brillera aussi par son absence à la barre. C’est déjà un bon début puisque il démontre par là le mépris qu’il porte à la justice ainsi qu’une volonté manifeste de se soustraire à ses responsabilités, en organisant cette impossibilité de lui envoyer les courriers officiels, certainement une stratégie pour ne pas avoir à payer ses amendes et autres condamnations.
Sur le fond, Alain Soral via son avocat, Me Lahcen Drici, a usé de trois moyens de défense. Le premier, celui de nier que la page Facebook était la sienne !!! Face à la réalité, le très courageux Alain Soral n’assume plus ses propos, il a même la chutzpah et l’indécence de dire que sa page Facebook officielle n’était pas la sienne. Il a pourtant été condamné, dernièrement, pour des propos tenus sur cette même page Facebook ! Cet argument n’a pas été retenu par le président du tribunal tant il était ridicule et ne tenait pas la route. Rappelons que Monsieur Alain Soral passe son temps à se vanter du nombre de followers inscrits sur cette page Facebook ! Il a brillé encore une fois par son courage et sa vaillance légendaires. Il nous a fait une Mukuna.
Le deuxième moyen de défense fut de dire que le propos tenu n’était pas assez précis pour être débattu. Ceci a été également rejeté par le tribunal, car bien au contraire, il était précis dans les faits reprochés – appel au djihad – et dans le temps également puisque cette apologie du terrorisme était, selon lui, une “ligne” éditoriale et politique “depuis des mois”.
Troisième et dernier moyen de défense mis en avant, celui de la liberté d’expression et de l’article 10 de la CEDH ! Oui pour la liberté d’expression, mais toujours dans le cadre légal écartant la diffamation et l’injure publique. Ce moyen a donc lui aussi été rejeté par le tribunal, eu égard à la gravité des propos et des accusations.
La situation était pourtant très simple, comme l’expliquait à la barre mon avocat, Me Grégory Nicolaï ; il suffisait à Monsieur Alain Soral de venir s’expliquer devant le juge en audience publique et de prouver par A + B le bien fondé de ses allégations mensongères en fournissant tout élément à même de conforter son propos : des captures écran, des enregistrements vidéos ou audios… Il ne l’a pas fait, il n’a pas souhaité répondre aux questions de Madame la juge d’instruction, il n’a pas non plus souhaité se présenter au procès, il a juste fait preuve d’une couardise rare, en osant affirmer que la page Facebook n’était pas la sienne !
Ce procès démontre encore une fois que Monsieur Alain Soral utilise le mensonge et la tromperie pour attaquer ses ennemis. Le titre du livre consacré à sa supercherie, Le Mythomane, n’a jamais aussi bien porté son nom… Il ne lui reste plus qu’à pleurnicher encore une fois, en arguant d’un complot ourdi contre sa personne, ce qui lui permettra de lancer un nouvel appel aux dons à l’adresse des pigeons qui y croient, certes de moins en moins nombreux ces derniers temps… Ce qui constitue pour lui un vrai sujet d’inquiétude.
https://www.youtube.com/watch?v=Shr798ePQ6k
L’essayiste d’extrême droite Alain Soral a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Marseille, pour diffamation publique d’un dentiste blogueur, Salim Laïbi, à une amende pénale de 2.000 euros.Il était poursuivi par un chirurgien-dentiste marseillais, blogueur polémiste écrivant sous le pseudonyme “Le libre penseur”, pour des propos tenus sur sa page Facebook en janvier 2015. Soral y écrivait: “On ne l’entend plus le dentiste obèse. Il n’appelle plus au djihad anti-gaulois. C’est pourtant sa ligne depuis des mois.”
“C’est une discussion entre polémistes, a indiqué Fabrice Castoldi, président du tribunal, néanmoins la liberté d’expression invoquée a des limites et elles ont été dépassées.” Le tribunal a ainsi écarté l’argument de l’avocat d’Alain Soral qui estimait que “les propos [incriminés] n’ont pas excédé les limites de la liberté d’expression”.
En dépit de trois commissions rogatoires et d’un mandat d’amener délivrés par un juge d’instruction marseillais, Alain Soral n’avait pu être mis en examen.
A l’audience le 24 janvier dernier, Salim Laïbi avait rappelé que ces propos intervenaient quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo: “On est en état d’urgence, il me met en danger, il me diffame et il est coutumier du fait.”
Réclamant une relaxe, l’avocat d’Alain Soral avait plaidé que les deux hommes “se détestent cordialement, politiquement, idéologiquement et personnellement mais on est dans un domaine où il y a des frictions”.
Six condamnations figurent sur le casier judiciaire d’Alain Soral, principalement pour diffamation et injure.