50 milliards d’euros de budget annuel pour un résultat aussi catastrophique relève de l’exploit et c’est de pire en pire ! Comment est-ce possible ?
Le corps de cette directrice de 58 ans a été découvert lundi dans le hall de son école.
Elle souligne le manque de soutien de sa hiérarchie.
Plusieurs directeurs d’école de Pantin (Seine-Saint-Denis) ont reçu mardi des courriers rédigés par une directrice retrouvée morte lundi dans le hall d’une école maternelle, dans lesquels celle-ci met en cause l’Éducation nationale, a-t-on appris de sources concordantes.
« La succession d’inspecteurs qui passe à Pantin ne se rend pas compte à quel point tout le monde est épuisé », écrit la directrice dans une lettre de trois pages.
Les directeurs sont seuls ! Seuls pour apprécier les situations […] les parents ne veulent pas des réponses différées, tout se passe dans la violence de l’immédiateté.Dans ces courriers envoyés samedi, soit le jour présumé de sa mort, la fonctionnaire évoque aussi le manque de soutien de la part de l’État, le rythme scolaire des enfants, le manque d’outils de travail ou encore les pratiques « chronophages ».
Avec l’accord de sa famille, vous êtes invités à prendre connaissance de la lettre http://bit.ly/Courrier-Christine-RENON … envoyée par Christine RENON le samedi 21/09, juste avant de se donner la mort sur son lieu de travail.
Hommage ce jeudi 26/09/2019 à 18h devant l’école Méhul de Pantin.
Courrier de Christine RENON, directrice de l’école MÉHUL de Pantin
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« Épuisée après trois semaines de rentrée »
Mardi, plusieurs directeurs d’école de cette ville populaire ont reçu par la poste un courrier signé de la main de la directrice, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête. Selon lui, « une quinzaine de courriers » ont été reçus après sa mort par les écoles de la ville. Ces lettres portent l’en-tête officiel de l’Éducation nationale et sont signés « Une directrice épuisée ».
« Aujourd’hui, samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée après seulement trois semaines de rentrée », écrit-elle. « Le travail des directeurs est épuisant, car il y a toujours des petits soucis à régler, ce qui occupe tout notre temps de travail et bien au-delà du temps rémunéré, et à la fin de la journée, on ne sait plus trop ce que l’on a fait. »
Le SNUipp-FSU 93, également destinataire du courrier et dont la directrice était membre, a pointé dans un communiqué « la solitude de la mission de direction d’école dans les tâches quotidiennes administratives et organisationnelles qui s’accumulent, (qui) devient au fil des années insupportable ». Le syndicat évoque notamment des missions de direction d’école « complexifiées ces dernières années », avec « des injonctions hiérarchiques, parfois contradictoires », et le « manque de formation et d’accompagnement lors de la gestion de situations de crise ».
« Pour que la mort tragique de notre collègue et camarade ne soit pas vaine », le syndicat a indiqué son intention de déposer une « alerte sociale », protocole préalable à un préavis de grève auprès de la direction académique, exigeant « du ministre, du recteur, comme du Dasen (directeur académique) des réponses concrètes pour garantir la santé, l’intégrité morale et physique des personnels ».
Un rassemblement est prévu ce jeudi à 18h devant l’école. Cette enseignante « très expérimentée et très dévouée », célibataire et sans enfant, « pour qui son travail était toute sa vie », avait par ailleurs enduré « de fortes lésions personnelles et sentimentales », nuance une source proche de l’enquête, évoquant notamment des décès dans son entourage.
L’école, qui accueille 300 enfants, a été fermée lundi. Elle a rouvert mardi avec des modalités d’accueil particulières, a expliqué le rectorat à l’AFP. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) a été saisi par l’Académie de Créteil. Le ministère de l’Éducation a par ailleurs donné son feu vert à une enquête administrative.
Photo d’illustration : L’école maternelle Méhul, à Pantin. (Google/ Mylittle Pony)