Avant de lire le texte ci-dessous de M. Pierre Dortiguier, il est nécessaire de souligner cette impossibilité de critiquer Poutine, le citoyen d’honneur — rappelons-le — de la City de Londres (
sic), et dont le conseiller européen en matière de géopolitique n’est autre que le sataniste Alexandre Douguine, fervent crowleyen et ami du païen Alain de Benoist, lui-même défenseur et très proche du pédocriminel assumé, Gabriel Matzneff ! La boucle est ainsi bouclée. Bref, le concept d’
eurasisme n’est rien d’autre qu’une forme de mondialisme. Il est nécessaire de ne pas tomber dans le piège grossier monté par les élites actuelles qui laissent accroire aux peuples, que la Russie de Poutine est une Russie traditionaliste chrétienne, anti-atlantiste, alors que ses partisans et promoteurs, à l’image d’un Douguine, n’ont strictement rien à voir, ni de près, ni de loin, avec le christianisme.
La mésentente politique entre Français est la même forme de violence révolutionnaire qu’en matière de médecine ou de justice, étant générale, et donc dans les cercles mêmes de la mal nommée et dévoyée dissidence ou de quelque forme d’opposition qu’on la nomme. La dernière affaire touchant le jugement libre porté par le publiciste breton, jeune homme fort instruit, sérieux et volontaire, sur le premier personnage de la Fédération de Russie, fait chanter quelques coqs de la basse-cour contestataire, et mon jugement est que notre ami Salim reste fidèle à son titre mérité et rare de libre penseur, et l’en félicite publiquement en ajoutant ces quelques considérations sur la situation de Poutine, ancien premier ministre devenu président et élevé dans une sphère germanophone.
J’ai appris, au début de ce siècle, en Suède, de la part de Russes très honnêtes, et patriotes, sur une terre nordique fort proche ethniquement de la Russie, venus de Saint-Pétersbourg, tout ce que dit notre cher Breton, qui a des opinions et des jugements toujours droits même si l’on doit les compléter parfois. Par ailleurs en Allemagne, un défunt ami ayant fait fait quatre ans le front de l’Est, m’avait toujours assuré que Poutine avait les caractères et les traits du Russe moyen et que le peuple ne pouvait que se reconnaître en lui.
La question que pose notre publiciste breton est celle-ci : peut-on échapper au Nouvel Ordre Mondial quand on est entouré d’oligarques dont il peut-être dangereux de citer des noms, et qui ont Londres pour séjour privilégié ? La jeunesse de l’esprit critique répond par la négative. La question serait mieux posée si l’on se demandait quel est le degré de réalité de cet ordre, si le mondialisme a un sens ? L’on parle pourtant bien avec le frankiste (ou suite de Jakob Frank, comme il ne faut cesser de le redire) le vieux Brezinski, de la nécessité de défendre le leadership américain : c’est donc qu’il est menacé, et ceci par une force adverse qu’est la formation d’une Eurasie, contrepoids à une construction financière US intenable.
Il n’y a pas en fait d’ordre mondial, mais une apparence d’entente entre peuples ou complexes économiques rivaux et désorganisés. Le judaïsme économique même est utopique parce qu’il use de forces qui lui demeurent étrangères, et l’entité sioniste est un rêve sanglant coûteux qui aura son épuisement prévu par les sioniste de New York. Pour ce qui est de la Russie, chacun doit savoir que De Gaulle l’intégrait à l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural, et elle existe ainsi, son principal rouage étant allemand ou situé en Europe centrale dont témoignent les directions autoritaires de la Pologne, de la Biélorussie et de la Hongrie.
La contradiction entre le bloc US et Anglo-américain d’un côté et la Russie eurasienne de l’autre se disputant le seul pays actif, encore résistant à la crise, l’Allemagne et ses alliés naturels, échappe aux idéologies et sa lumière aveugle les sociétés secrètes.
Le programme du Nouvel Ordre Mondial est idéologique, est irréaliste, c’est un impérialisme anglo-américain absorbant les économies affaiblies, comme l’Église entend monopoliser la foi. Mais la capacité de travail et les ressources eurasiennes sont un défi à cette idéologie qui à travers même le communisme agonisant a perçu ce danger, et lui a opposé des variétés de Talibans.
Il arrive à M. Poutine et autres de découvrir le néant de leur ancienne situation, et cela est arrivé à notre vieux De Gaulle accourant chez Franco au dernier printemps de sa vie.
On peut même, disons-le en pensant librement, prétendre comme la Poutina interrogée par Die Welt, l’épouse séparée, que le Poutine du jour qui mène une guerre contre les mercenaires s’entraînant sur les sols syriens et irakiens, avec l’appui d’Erdogan – ce qui ne signifie pas nécessairement de l’armée turque, dont une partie des cadres est emprisonnée sous de fausses accusations de complot -, que ce Poutine n’est pas le vrai, celui qu’elle a connue, qu’il est cloné ! Qu’un système l’a mis en place ! Mais cela ne relève plus d’un choix entièrement humain, reconnaissons-le, mais d’un conflit plus élevé celui de l’esprit qui sent qu’il porte en lui un ennemi qui le détruit. C’est ce qui se nomme le destin et que l’on voit dans les tragédies de la littérature classique. Poutine en est un. Et cela fait tanguer le bureau ovale de la Maison Blanche qui doit regretter le temps où en pleine guerre froide Eisenhower, lequel avait aussi ses origines, recevoir le père de Tariq Ramadan et la garde de fer des Anglais que sont toujours les frères musulmans.
L’art politique en général relève de l’habileté, ou de capacités et s’il n’est pas une science, il ne se confond pas non plus avec une ruse ou de la dissimulation. Nous n’aurons pas de sitôt fini d’être étonné par Poutine et la libre pensée est à cet égard plus que nécessaire, surtout aux Français.