On sera toujours étonnés par la naïveté des gens et à quel point ils peuvent se faire avoir par le premier venu ; mais il faut dire qu’il n’est jamais trop tard pour se réveiller. Comment ont-ils pu imaginer une seconde que le salut de la France pouvait venir d’un bankster ? La fronde des députés macroniens a commencé et nous pouvons affirmer que la chute du chouchou de Minc et Attali sera aussi spectaculaire que son ascension !
S’ils estiment ne pas pouvoir s’attaquer aux poids lourds du gouvernement, certains députés LREM militent pour l’éviction d’autres ministres.
Objectif : afficher une image moins à droite.
Au sein du groupe parlementaire La République en Marche, ils sont de plus en plus nombreux à faire entendre leur voix pour réclamer un virage social. Selon eux, cela passe tout bonnement par le départ de certains ministres. Échaudés par la loi asile et immigration, l’abandon du plan banlieues de Jean-Louis Borloo, et la polémique sur les aides sociales, ils plaident pour un remaniement du gouvernement cet été, selon les informations d’Europe 1.
Des poids lourds indéboulonnables.
« Macron a été élu par le centre gauche, et on mène une politique de droite », s’énerve un pilier de la majorité. « Mais c’est normal, les seuls types qui font de la politique dans notre équipe viennent de la droite, et ils pensent que nous ne sommes qu’une parenthèse ». Dans leur viseur, on aperçoit Édouard Philippe, Gérald Darmanin (ministre de l’Action et des Comptes publics), Bruno Le Maire (ministre de l’Économie), Gérard Collomb (ministre de l’Intérieur)… « Ils sont indétrônables », reconnaît l’un de ses collègues. « Alors que les ministres purement techniques, eux, on peut les remplacer du jour au lendemain sans conséquence », arguent-ils.
Pour une image plus à gauche.
Ces députés estiment qu’il est temps de remercier Élisabeth Borne (la ministre des Transports), Françoise Nyssen (la ministre de la Culture), ou encore Jacques Mézard (le ministre de la Cohésion des territoires), pour les remplacer par des figures de gauche. « Car le problème, ce n’est pas le rééquilibrage, c’est l’affichage », ajoute une députée du premier cercle. Selon elle, « dans ce gouvernement, personne n’incarne vraiment la dimension sociale » du projet de La République en Marche. « Ça donne l’impression qu’on a la politique d’immigration d’Hortefeux, la politique économique de Sarkozy, et la politique environnementale d’EDF », s’agace un ancien socialiste.Du lobbying.
« Ce problème a été identifié au plus haut niveau », se rassure un député. « Macron a la culture du résultat. J’espère qu’il profitera de l’été pour faire le ménage », souffle-t-il. D’ici-là, cette vingtaine de députés va […]
Maxence Lambrecq – Anaïs Huet