Mais bien sûr que cette voiture électrique est un désastre écologique puisqu’elle sera dépendante de l’électricité nucléaire et qu’à l’évidence, la quantité nécessaire de batteries pour faire rouler un parc automobile aussi gigantesque pose un problème de disponibilité des métaux et autres terres rares. En d’autres termes, il n’y en aura jamais assez pour tout le monde. Sans oublier que ces batteries, comme toujours, ne seront pas toutes recyclées ; elles seront donc à ce titre, potentiellement polluantes à une grande échelle. Ajoutons, pour finir, que ces terres rares sont la cause de grands conflits et de guerres entre les différentes puissances mondiales.
Présentée comme la solution ultime par beaucoup, la voiture électrique n’est pas si propre qu’on veut bien le croire.
Production d’électricité, extraction des métaux rares, fabrication des batteries… De nombreux éléments entachent son bilan écologique, parfois pire que celui d’une voiture essence ou Diesel.
« Voiture propre », « véhicule zéro émission »… Dans les termes destinés à la désigner, la voiture électrique passe souvent pour la solution ultime contre la pollution. Le scandale des Diesel truqués a fini par instiller dans l’esprit du grand public l’idée que la voiture électrique est la solution d’avenir, à moyen terme, pour rouler de manière propre. Pour preuve, selon une étude d’OFI Asset Management, 45 % des acheteurs de voiture électrique (33 % des acheteurs de Tesla) mettent en avant le critère écologique lors de leur achat, et il s’agit du principal cité. Il en va de même pour les hybrides rechargeables, où cette caution verte est mise en avant à 40 %.
Pour autant, la voiture électrique a un impact réel sur l’environnement. Sa fabrication et la production de l’électricité utilisée pour la mouvoir en sont les principales causes, variables selon les modèles et les pays. Voilà qui a conduit en 2014 le Jury de Déontologie Publicitaire à épingler les services d’autopartage Autolib’ et BlueLy, ainsi que Renault pour sa Zoé, pour des annonces mettant trop en avant le caractère écologique de leurs produits.
CO2 : la grande illusion de l’électrique « zéro émission »
Le CO2 n’est certes pas à proprement parler un polluant. Mais ce gaz à effet de serre constitue un des mètre-étalons pour mesurer l’impact écologique d’un moyen de transport. Les compagnies aériennes et de transports public informent pour la plupart leurs voyageurs de la masse de CO2 qui sera émise durant leur trajet. Et c’est bel et bien ce gaz qui sert de base de calcul au système de bonus-malus écologique qui s’applique aux voitures neuves vendues en France (lire notre article sur le bonus-malus écologique 2018). Ce dernier offre d’ailleurs un net avantage aux voitures électriques, avec un crédit d’impôt de 6.000 €.
Par définition, la voiture électrique n’émet rien au niveau local. Mais sa production se révèle nettement plus énergivore, et donc émettrice de gaz à effet de serre, que celle d’une voiture thermique. En cause : la batterie, qui compte pour moitié dans les besoins énergétiques liés à la fabrication d’une voiture électrique. Selon l’ADEME (Agence De l’Environnement et la Maîtrise de l’Energie), il faut environ 70.000 MJ pour fabriquer une […]
Nicolas Meunier – Challenges