La technique est trop grossière comme vous pouvez le constater. Si l’Académie de médecine avait statué sur les vaccins en recommandant de les rendre obligatoires, l’exécutif aurait salué une telle décision en ajoutant cette recommandation à son argumentaire. Maintenant que l’Académie de médecine estime que l’extension de la PMA à des femmes en bonne santé n’est pas souhaitable, la ministre de la santé Agnès Buzyn décide de ne pas prendre en compte cette réflexion et l’avis de l’autorité médicale la plus importante du pays. C’est alors que tout le monde peut comprendre qu’il n’est pas question d’intérêt général mais d’idéologie.
Rappelons qu’Emmanuel Macron vient de donner une interview à une télévision étrangère en expliquant qu’il avait commencé son quinquennat en négligeant l’écoute du peuple et que désormais il allait changer en favorisant justement cette écoute et cet échange. Sur le terrain, en pratique, c’est exactement l’inverse qui se produit avec par exemple cette décision d’un ministre de la santé de ne pas écouter les remontées de l’Académie de médecine.
« Aujourd’hui, un quart des familles françaises sont monoparentales. »
« Ne me dites pas que tous les enfants qui y naissent ne sont pas bien construits psychologiquement », a déclaré Agnès Buzyn, dimanche, lors du « Grand jury » LCI-« Le Figaro »-RTL.
« Peut-on accepter qu’un enfant soit délibérément privé de père ? » L’Académie nationale de médecine a publié, samedi 21 septembre, un rapport dans lequel elle émet des réserves sur l’ouverture à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. Des réserves que ne partagent pas le gouvernement et la majorité LREM, qui affirment, arguments à l’appui, que les enfants nés dans des familles homoparentales et monoparentales ne se développent pas moins bien que les autres. Franceinfo liste les arguments avancés par la majorité.Réponse 1 : les enfants nés dans ce type de famille sont dans une situation courante
« Considérer qu’il y a un lien direct entre défaut de construction de l’enfant et famille monoparentale est faux », a défendu la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Dimanche 22 septembre, lors du “Grand Jury” LCI-Le Figaro-RTL, elle a en effet rappelé qu’“aujourd’hui, un quart des familles françaises sont monoparentales (…) Ne me dites pas que tous les enfants qui y naissent ont des difficultés de construction. »
Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, ne partage pas non plus l’avis de l’Académie de médecine. « Ma conviction, c’est que ce serait méconnaître la situation d’énormément d’enfants qui sont élevés dans des familles homoparentales ou monoparentales », a-t-il déclaré lors de l’émission « Questions politiques », sur France Inter et franceinfo.Les études que nous avons à notre disposition sur les enfants qui sont élevés dans des familles monoparentales ne sont pas des études inquiétantes. dans “Le Grand Jury”
En France, selon l’Insee, 1,7 million de familles sont monoparentales, soit plus d’une sur cinq. Un taux qui a plus que doublé en quarante ans. Dans 85% des cas, la mère est la cheffe de famille. De quoi faire dire à la ministre de la Santé que les critiques de l’Académie de médecine sont « datées ».
Réponse 2 : les études et les témoignages montrent des enfants « épanouis » et « heureux »
De son côté, Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, a également pris position contre les réserves de l’Académie de médecine. « Je crois profondément, aujourd’hui, qu’un enfant peut pleinement s’épanouir au sein d’un couple de même sexe », a-t-il déclaré sur le plateau de « Dimanche en politique », sur France 3.
Une opinion partagée par le député LREM Jean-Louis Touraine, rapporteur du projet de loi de bioéthique et auteur du rapport sur ces questions. « Les craintes qu’ils ont, nous pouvons les calmer », a-t-il tenté d’apaiser, dimanche, sur franceinfo…
Photo d’illustration : la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à Paris, le 19 septembre 2019. (MAXPPP)
22 septembre 2019