Ce film est vraiment exceptionnel dans sa capacité à rendre à l’écran la réalité tragique et pathétique de l’être humain. Sa condition terrestre est si fragile, si pitoyable. Il est curieux, au passage, de constater le nombre très faible de films ayant traité le cas des expulsion de milliers de familles de leurs maisons suite au scandale des subprimes !
Le pacte faustien est simple : viré de chez lui avec sa mère et son fils, choqué par la violence inouïe de son expulsion, il ne lui faut pas plus de quelques jours pour faire de même avec d’autres personnes dans son cas. On peut également se poser la question concernant les gens qui se suicident chez eux après avoir reçu l’avis d’expulsion ! Pourquoi ne choisissent-ils pas de tirer sur le bankster ou les forces de l’ordre qui viennent accomplir l’acte d’expulsion conformément au souhait et à l’arnaque du bankster ?
La lâcheté de l’être humain et sa bêtise fera qu’il s’attaquera en premier aux plus faibles. Il préfèrera se ranger du côté du plus fort : bankster, police, (in)justice ! Il fera subir à ses semblables ce qu’il a très durement vécu la veille car il croit avoir toutes les excuses du monde pour le faire : il faut bien trouver un toit à sa famille, nourrir ses enfants… C’est un peu comme si un père sachant son fils mourant pour manque de greffon, va tuer le premier enfant rencontré afin de l’éviscérer et sauver la vie de son fils.
Il est question dans cette histoire tout simplement de morale ! A-t-on le droit de tout faire sous prétexte que le monde est injuste, implacable, chaotique ? Doit-on s’adapter au désordre ou faire en sorte de le réparer ? La réponse est simple, connue de tous. C’est celle qui fait en sorte que l’on sait au plus profond de soi que l’on a raison.