Cette affaire n’avait déjà rien de logique, ni les suivantes d’ailleurs qui nous présentaient des terroristes islamistes alcooliques, drogués, fornicateurs, braqueurs… mais là encore, on termine en apothéose, puisque le suicide est très grave en islam, ce qui corrobore et conforte nos soupçons à l’égard de ces paumés, manipulés, autoproclamés djihadistes…
Yassin Salhi qui avait décapité son patron en Isère en juin dernier avant d’invoquer Daech puis de se rétracter s’est suicidé en prison. Il s’est pendu avec un câble électrique.
En juin dernier, la France replongeait dans l’angoisse. En Isère, un patron était sauvagement décapité dans son entreprise, la tête accrochée au grillage et des drapeaux frappés de la « chahada », la profession de foi musulmane, flottant à côté. Le nom de Yassin Salhi avait rapidement été divulgué et le suspect avait été interpellé. L’AFP apprend ce mercredi qu’il s’est suicidé en prison dans sa cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). Le détenu qui se trouvait au quartier d’isolement n’avait pas été repéré comme étant suicidaire. Yassin Salhi s’est pendu avec un câble électrique aux barreaux de sa cellule.
Quelques jours après le meurtre d’Hervé Cornara, Yassin Salhi avait reconnu les faits. Il avait expliqué avoir tué sa victime sur un parking, sur le trajet entre son entreprise et l’usine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Le procureur de la République, François Molins, avait alors affirmé que cette attaque était bien de nature terroriste et «correspond très exactement aux mots d’ordre de Daech». La tentative de faire exploser une usine chimique en Isère «ressemble à une opération martyr» et la mise en scène de la décapitation et l’envoi de photos pour une éventuelle revendication, correspondent également aux actions de l’EI, avait estimé le procureur. D’autant que des liens avaient notamment été établis entre Yassin Salhi et un Français en Syrie, un certain «Younes», à qui il avait envoyé un selfie macabre pris avec la tête de son employeur. Le procureur avait aussi fait état d’un «témoignage indirect» selon lequel Younes aurait «demandé l’autorisation à l’EI de diffuser ces clichés».
Malgré ces liens et cette mise en scène macabre, Yassin Salhi était toutefois rapidement revenu sur ses déclarations, expliquant avoir tué son patron à cause d’un différend. Il avait cependant reconnu avoir voulu faire un «coup médiatique» en «maquillant» le meurtre en acte terroriste.
IL S’ÉTAIT RADICALISÉ APRÈS LA MORT DE SON PÈRE
Yassin Salhi âgé de 35 ans, n’avait pas de casier judiciaire. Il avait toutefois été fiché en 2006 par les services de renseignements pour radicalisation et était en lien avec la mouvance salafiste. Il vivait à Saint-Priest et avait trois enfants, deux garçons et une fille, âgés de six à neuf ans. L’homme était originaire de Pontalier (Doubs) et aurait commencé à changer après la mort de son père en 2004. Obsédé par l’Irak, Al-Qaïda, Aqmi puis par Daech, il avait rencontré un certain Frédéric-Jean Salvi, un blond qui se fait appeler «Grand Ali» et aurait essayé de prendre le contrôle de la mosquée de Pontarlier avant d’en être chassé par les fidèles. Il aurait en outre été inquiété pour un attentat commis en Indonésie. Yassin Salhi avait ensuite fréquenté plusieurs mosquées et associations en Angleterre, à Besançon ou encore à Lyon, où il pratiquait la boxe. En 2009, il s’était finalement rendu en Syrie, expliquant à ses proches qu’il voulait faire de l’humanitaire. «C’était des cercles très fermés, où les gens ne se voient qu’entre eux, ne mangent qu’entre eux… Quand tu fais pas partie dans leur bande, ils t’évitent ou essaient de t’embrigader, mais si ça ne marche pas, ils te foutent la paix», avait confié un Match un ami de Yassin Salhi, qui l’avait peu à peu vu se radicaliser.
La mort d’ Hervé Cornara a eu lieu cinq mois après les attaques de Charlie Hebdo et deux mois après l’attentat raté de Sid Ahmed Ghlam, étudiant algérien en informatique, et arrêté à Paris, soupçonné d’avoir tué une femme et préparé un attentat imminent contre une église de Villejuif dans la banlieue sud de Paris. En possession d’armes de guerre, il était connu des services de renseignement pour avoir basculé dans l’islam radical. Il a avoué avoir évoqué d’autres actions notamment contre un train, avec l’objectif de «tuer 150 mécréants», ou la basilique du Sacré-Coeur à Paris. En juillet, quatre jeunes de 16 à 23 ans, dont un ancien militaire, soupçonnés de projeter l’attaque du camp militaire de Fort Béar, à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) et la décapitation filmée d’un officier au nom du jihad, ont été arrêtés. Ils ont revendiqué leur engagement jihadiste aux côtés de l’État islamique. Un mois plus tard, c’est dans un Thalys qu’un carnage a été évité grâce à des militaires américains qui ont maîtrisé un homme lourdement armé qui avait ouvert le feu. Daech a enfin revendiqué en France les attentats parisiens de novembre, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.
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