On a toujours été assez étonnés par le silence des médecins, des professeurs et autres chefs de service de l’hôpital public en ce qui concerne la destruction de leur outil de travail. Il est heureux de les voir réagir en nombre aujourd’hui afin de faire cesser cette entreprise de sabotage politique de l’hôpital public qui consiste à faire baisser toujours plus les moyens humains pour engraisser encore plus Big Pharma de quelques milliards d’euros !
Les 1100 chefs de service dénonce une politique qui met à mal l’hôpital, voulant “le transformer en entreprise”. Ils veulent être reçus par la ministre de la Santé.
Soigner oui mais plus question d’assurer la direction d’un service. Plus de 1100 médecins sont prêts à démissionner de leurs postes de chef de service s’ils ne sont pas reçus par la ministre de la Santé pour négocier. Ceux qui représentent 10% des effectifs totaux, dénoncent leurs conditions de travail et la rigueur financière imposée à l’hôpital public. Ces démissions doivent alerter le gouvernement, selon André Grimaldi, membre du collectif Inter-Hôpitaux.
“C’est une action collective symbolique pour dire qu’on ne peut pas cautionner une politique qui à ce point met à mal l’hôpital. Ils ont voulu transformer l’hôpital en entreprise que le chef de service devienne chef de rayon. Et bien il n’y pas plus de chef de rayon”, dénonce le médecin.“On demande encore à l’hôpital de faire des économies, il n’en peut plus”
La colère d’André Grimaldi ne s’est pas calmée après les annonces du 20 novembre dernier quand la ministre de la Santé Agnès Buzyn a promis de débloquer 1,5 milliard d’euros sur trois ans et de reprendre une partie de la dette de l’hôpital public: “Ce n’est pas un plan pour l’hôpital public, c’est un plan de comm qui a été fait. On demande encore à l’hôpital de faire des économies, il n’en peut plus. Ça fait 10 ans qu’on lui demande de faire des économies”, dénonce-t-il.