Cette question de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est totalement hypocrite lorsqu’elle est traitée par des sociétés ultralibérales qui ont pour seule boussole et objectif l’argent, les dividendes, le profit, la croissance éternelle. Dans une société ultralibérale sauvage où seule la loi du plus fort règne et s’impose, il est impossible qu’une égalité parfaite se réalise entre les salaires des hommes et des femmes.
Il suffit juste de constater l’absence d’une femme pour un congé de maternité, ce qui lui fera abandonner son poste plusieurs mois voire plusieurs années, elle ne pourra ainsi pas revenir et prétendre au même salaire qu’un homme qui n’a jamais quitté son poste. D’autant qu’entre-temps l’entreprise a évolué, augmenté sa clientèle, changé de matériel ou de logiciels… On peut ajouter à cela la différence physique entre les hommes et les femmes qui fait supporter beaucoup plus de charges sur les premiers que sur les secondes. Bref, dans un modèle capitaliste ultralibéral où seul le rendement est important, il est totalement hypocrite et illusoire de faire semblant de croire le contraire.
Afin d’atteindre des objectifs d’égalité légitime et naturelle dans une société civilisée, il faut changer complètement de paradigme et intégrer de nouvelles données, accepter la réalité et déjà ne pas faire de l’argent l’alpha et l’oméga de toute réflexion et de tout choix.
Le gouvernement s’est donné pour objectif de supprimer, d’ici à la fin du quinquennat, l’écart de 9% existant entre hommes et femmes à poste équivalent. Réaliste et réalisable ?
C’est, hélas, toujours la même musique à l’approche de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars. Les années passent, les inégalités restent.
En chiffres
- En France, à poste de travail équivalent, une femme gagne en moyenne 9% de moins qu’un homme. Tous postes confondus, en prenant en compte le revenu annuel net, les femmes (17 740 euros) touchent en moyenne un salaire inférieur de 24% à celui des hommes (23.260 euros).
- En Nouvelle-Aquitaine, selon des chiffres de 2014 publiés par l’Insee en octobre dernier, les femmes perçoivent en moyenne 20 % de salaire net mensuel de moins que les hommes.
CRÉDIT PHOTO : INSEE
Dans la région, les inégalités sont particulièrement fortes dans le commerce, l’industrie et les services aux particuliers, pour lesquels la part des femmes cadres est moins importante. Et lorsqu’elles sont cadres, les femmes gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes, poursuit l’Institut national de la statistique et des études économiques. L’ampleur des inégalités varie du simple au double dans les départements : de 11 % en Creuse à 24 % dans les Pyrénées-Atlantiques (voir ici le détail par départements).
Comment expliquer ces inégalités salariales ? Notamment par la durée du temps de travail, les femmes sont plus souvent à temps partiel ou connaissent des périodes sans travail, selon l’Insee. Autre facteur : l’inégal accès à certains postes.
Des annonces du gouvernement dans la semaine
Le gouvernement annoncera cette semaine des mesures pour “régler” le problème de l’égalité salariale “d’ici trois ans” en s’appuyant sur les propositions des partenaires sociaux, a assuré mardi la ministre du Travail Muriel Pénicaud, à la veille d’une table ronde sur le sujet à Matignon.
“Cela fait 35 ans” que la loi garantissant le principe à travail égal, salaire égal “n’est pas respectée, c’est hallucinant”, s’est indignée Muriel Pénicaud. “La grande différence” aujourd’hui, c’est que la situation “n’est plus acceptée par l’opinion publique”.
Interrogée sur le rôle des employeurs dans le blocage des salaires des femmes, la ministre a invoqué un problème “plus compliqué”. “Il faut que tout le monde se mobilise (…) pour faire un rattrapage salarial”, a-t-elle fait valoir, estimant qu’il fallait que “dans les négociations des salaires, patronat et syndicats se mettent d’accord”.CRÉDIT PHOTO : VISACTU
Sud Ouest [France]