Je voudrais vous faire part, dans ce qui suit, de quelques réflexions non-exhaustives se concentrant sur le rapport étroit, quoi-qu’aujourd’hui trop peu examiné, entre la libération sexuelle et l’économie usuraire ou frauduleuse.
Quelques-uns d’entre vous ont sans doute (peut-être) déjà lu la Divine Comédie de Dante. Il vaut la peine de relire cette œuvre magistrale, particulièrement la première de ses trois parties, à savoir l’Enfer (Inferno).
Mon propos ici est de soutenir qu’il existe un lien commun intime et profond entre la sodomie1 et la monnaie2. En effet, toutes deux sont intrinsèquement infertiles. Il semblerait que Dante l’avait bien compris3, puisqu’il place en effet sodomites et usuriers (i.e. fraudeurs « légaux ») dans l’une des sphères les plus infâmes des neuf régions verticalement concentriques (elles-mêmes variablement subdivisées en plusieurs zones ou fossés) constituant sa vision de l’enfer (lequel est structuré selon l’ampleur des péchés commis). Dans son Inferno, Dante descend de régions en régions. Il est accompagné et guidé par Virgile. Les deux voyageurs parviennent graduellement jusqu’aux régions les plus abjectes de l’Enfer. Ils atteignent la septième région en laquelle, parmi d’autres transgresseurs, sodomites et usuriers souffrent de comparables supplices et tourments. Ce qui rompt la question suivante : qu’ont donc en commun sodomites et usuriers ? Réponse, en échos de ce que rapporte Dante4 aux Onzième et Quinzième Chants de son impressionnant poème : ces deux groupes d’individus font violence à l’ordre naturel, par « malice et fureur bestiale » d’un côté, et par faux-monnayage de l’autre. Sur quoi je propose de développer en interprétant plus avant comme suit. Parce qu’ils contreviennent à l’ordre naturel institué par Dieu, les actes homosexuels et usuraires portent également direct préjudice et attentent très gravement au bien de la société des hommes. Les sodomites menacent en effet l’existence future de toute société en s’adonnant à des rapports délibérément stérile5, ce qui élimine toute possibilité de descendance. Or la descendance constitue évidemment l’avenir de toute société. Il nous faut donc osez le dire, sans peur des représailles, puisqu’il s’agit de la vérité : en promouvant et pratiquant l’homosexualisme à tous crins, les sodomites —et tous ceux qui, de près ou de loin, politiquement ou légalement, avalisent leurs pratiques dites « privées » — sont objectivement en train de détruire l’avenir des sociétés humaines.
Le prêt à intérêt (ou usure bancaire) produit, de manière différente, le même effet. Il corrode l’économie actuelle au service de quelques-uns et décapite l’avenir social en nuisant directement à l’industrie, donc à l’économie réelle. Car la monnaie ne se réplique pas naturellement. En elle-même, la monnaie est strictement stérile, vide de substance réelle (cassus). Elle ne possède de valeur que nominale pour faciliter les échanges commerciaux de biens naturels à valeurs réelles. Elle n’est donc qu’un signe d’échange à deux sens, institué par l’État et la banque pour réguler le domaine fluctuant de l’estimation des prix attachés aux biens naturels à l’intérieur du cadre imposé par la loi de l’offre et de la demande. En dehors de ce cadre, gouverné par l’activité industrielle, elle ne peut se reproduire que par le truchement virtuel et frauduleux de l’activité usuraire. Elle n’est donc rien de tangiblement fructueux sans l’industrie. C’est l’industrie, ou activité humaine de transformation des données naturelles en richesse, qui produit de l’économie réelle pour toute la société. Or l’usure prohibe le bon fonctionnement de l’industrie, ce qui provoque de facto le gel de l’économie. Car elle ne « créée » qu’en faisant grossir la dette publique par l’intermédiaire du cumul des intérêts. Elle rend frauduleusement fructueux — pour le bénéfice de quelques ultra-riches (nos ploutocrates patentés) — ce qui ne peut en soi fructifier6. Elle condamne les gens à payer des intérêts pour faire fonctionner l’économie dans le même temps qu’elle asphyxie la croissance économique dans le sein même de la société, ce en quoi elle est l’équivalent financier de l’avortement. En vertu de la règle usuraire aujourd’hui en vigueur, la société ne peut pas économiquement se reproduire. Sa capacité de reproduction économique réelle dépend directement de la force de travail dont l’activité industrielle est elle-même directement dépendante. Soumis au pouvoir de la banque, la santé économique de la société ne repose plus que sur la création de monnaie crédirentière par des acteurs privés ou démiurges usuraires. […]
Notes
1. NB : j’utilise les termes « sodomie » et « sodomites » génériquement pour y inclure homosexuels uranistes et saphiques, i.e. enculeurs et lesbiennes.
2. Telle que la conçoivent les ingénieurs de notre économie de crédit fondée sur le prêt à intérêt.
3. En s’inspirant de l’analyse et de l’autorité des grands docteurs scholastiques, principalement de St. Thomas d’Aquin, qui considère effectivement que l’acquisition de monnaie par intérêt usurier, comme la sodomie, contredit gravement l’ordre naturel (cf. ST, II-IIae, q. 78, a. 1 ; II-IIae, q. 154, a. 11).
4. S’inspirant de la doctrine thomiste.
5. Ce en quoi les rejoignent aujourd’hui les couples hétérosexuels pratiquant la contraception.
6. St. Thomas définit très simplement l’activité usuraire (un péché mortel) comme secundum se injustum (injuste en soi), quia venditur id quod non est (car elle vend ce qui n’existe pas), voir ST IIa-IIae q. 78, a. 1 co. Évidemment, « ce qui n’existe pas » ne peut certes pas fructifier !