Intimidation – Jérusalem : à l'ONU, les menaces de « cour de récré » de Washington

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représentante des usa à l'onu
L’ambassadeur des États-Unis aux Nations unies, le 18 décembre, à New York. Photo Kena Betancur. AFP

Alors que l’Assemblée Générale de l’ONU s’apprête à voter aujourd’hui, les États-Unis d’Amérique, fidèles à leur réputation de cow-boys voyous pas encore civilisés, ont menacé toutes les nations qui voudraient voter contre la décision unilatérale de Washington de reconnaître Jérusalem comme étant la capitale de l’entité sioniste scélérate. Du coup, ils expliquent à l’adresse des 200 autres pays qu’ils n’ont pas intérêt à leur administrer un deuxième camouflet, autrement il y aurait des sanctions. Bouh ! Tremblez !

C’est véritablement un comportement de voyou, un comportement de mafieux et ils ne s’en cachent même pas. Leur seul argument est le suivant : c’est nous qui donnons la plus grande participation financière à l’ONU, donc c’est notre parole qui doit passer ! Allez comprendre d’où vient cette logique stupide, bien évidemment du cerveau de Dumb Trump qui, rappelons-le, était présenté par quelques décérébrés, gourous et humoristes français, comme le sauveur de la planète…


Alors que l’Assemblée générale des Nations unies se prononcera ce jeudi sur un texte condamnant la position de l’administration américaine sur Jérusalem, les Etats-Unis veulent « noter les noms » des pays qui voteraient pour, et éventuellement couper leurs financements.

« Faites attention, Big Donald is watching you ! » Voilà, en substance, la mise en garde envoyée à la communauté internationale par l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley – des menaces reprises mercredi par le président Donald Trump lui-même. Jeudi, l’Assemblée générale de l’ONU doit voter à New York sur une résolution condamnant la récente reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. Et Nikki Haley a prévenu : « les États-Unis prendront les noms » de ceux qui soutiendront ce texte, présenté par le Yémen et la Turquie, au nom des pays arabes et de l’Organisation de la coopération islamique.
Pour s’assurer que le message soit bien reçu de tous, la représentante américaine l’a martelé sur deux canaux. Twitter, d’abord : « À l’ONU, on nous demande toujours d’en faire plus et de donner plus. Alors, quand nous prenons une décision, suivant la volonté du peuple américain, sur où mettre NOTRE ambassade, nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent. Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les États-Unis noteront les noms.»


Voir l'image sur Twitter

At the UN we’re always asked to do more & give more. So, when we make a decision, at the will of the American ppl, abt where to locate OUR embassy, we don’t expect those we’ve helped to target us. On Thurs there’ll be a vote criticizing our choice. The US will be taking names.


« Une affaire personnelle »
La seconde salve de menaces a pris la forme d’un email, envoyé mercredi à de nombreux ambassadeurs en poste à l’ONU, et révélé par le site Foreign Policy«Je veux que vous sachiez que le Président et les Etats-Unis font de ce vote une affaire personnelle», écrit Nikki Haley, qui défend la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, conformément à un vote du Congrès américain de 1995. «L’annonce du Président ne préjuge en rien du statut final lié aux négociations, y compris les limites spécifiques de la souveraineté d’Israël sur Jérusalem», ajoute-t-elle. Après le travail d’explication, le ton se fait ouvertement menaçant : «Le Président observera ce vote attentivement et a demandé que je lui signale les pays ayant voté contre nous. Nous prendrons note de chacun des votes sur ce sujet.»
Habituée aux sorties courroucées (dans l’enceinte du Conseil de sécurité, face à la presse ou sur Twitter), la représentante américaine porte un nouveau coup, avec cette mise en garde, au décorum diplomatique. «Ces menaces de représailles proférées dans l’enceinte de l’ONU, une organisation où doit prévaloir le dialogue, le respect et la recherche du compromis, écornent un peu plus l’image des Etats-Unis, confie un diplomate. C’est un comportement de gros dur de cour de récréation.»

En coulisses, les États-Unis ont lancé une campagne de pression pour dissuader certains pays de soutenir le projet de résolution. «Ce n’est pas exclu qu’ils parviennent à faire fléchir certaines capitales», explique un autre diplomate. Des pays fragiles, peu influents et fortement dépendants du soutien américain pourraient être tentés de s’abstenir. Mais beaucoup d’observateurs s’attendent malgré tout à un vote massif en faveur de ce texte. «Cette lettre américaine de menaces envoyées à tous les membres de l’Assemblée générale fera date dans l’histoire des Nations unies, regrette un diplomate occidental. Elle risque d’avoir l’effet inverse sur la majeure partie des membres, qui votent traditionnellement à une écrasante majorité en faveur des résolutions sur la Palestine.» Un vote quasi unanime ne ferait que mettre en lumière l’isolement des Etats-Unis sur ce dossier proche-oriental.

Menaces financières
Ces saillies ont été reprises mercredi par Donald Trump, sidérant nombre de diplomates onusiens. Le président des Etats-Unis Donald Trump a menacé de couper les financements américains aux pays qui voteraient en faveur de la résolution. «Nous prenons note de ces votes», a-t-il lancé à la Maison Blanche, dénonçant «tous ces pays qui prennent notre argent et ensuite votent contre nous au Conseil de sécurité».
Lundi, Washington avait dû utiliser son veto pour faire barrage à une résolution similaire présentée par l’Egypte et approuvée par les quatorze autres membres du Conseil de sécurité, dont la France et la Grande-Bretagne, proches alliés des Etats-Unis. Furieuse, Nikki Haley avait dénoncé «une insulte et un camouflet» et promis, déjà, que les Etats-Unis sauraient s’en souvenir.
Selon toute vraisemblance, Paris devrait voter ce jeudi en faveur de la résolution non contraignante de l’Assemblée générale, lors d’une séance à laquelle doivent notamment assister les ministres turc et palestinien des Affaires étrangères. Sans confirmer le vote français, une source au Quai d’Orsay rappelle que «la France regrette la décision américaine» sur Jérusalem et que «la position française reste inchangée», à savoir l’attachement «à une solution à deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité, et ayant tous deux Jérusalem comme capitale». Conforme à la légalité internationale et aux résolutions de l’ONU, cette position devrait être réaffirmée ce jeudi, par une immense majorité des Etats membres. À tel point qu’il sera plus aisé pour […]


Frédéric Autran – Libération 

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