Cet exemple mexicain démontre que l’on ne peut plus compter aujourd’hui sur les gouvernements qui ne sont rien d’autre que des mafias légalisées, travaillant pour le compte des plus grands criminels de tous les temps, les multinationales apatrides. À partir du moment où l’État organise le racket des populations et la vente de drogues, qu’il ne fait rien contre la pédocriminalité, la pornographie, la corruption, l’insécurité, Monsanto, l’empoisonnement via l’industrie, Big Pharma… on ne peut plus compter sur lui et on doit le combattre. C’est ce qu’ont fait ces Mexicains afin de mettre fin à l’insécurité, à la corruption des responsables politiques locaux.
Corruption et criminalité, les maux récurrents de ce pays magnifique qu’est le Mexique ont la dent dure.
Chaque année, les chiffres de la criminalité y sont alarmants : en 2015, plus de 36.000 homicides et 27.000 disparitions avaient été recensés, d’après Amnesty International. Et ce n’est pas un hasard si les autorités mexicaines espèrent prochainement faire extrader leur ennemi public n°1 Joaquín Guzmán surnommé « El Chapo » de peur, qu’une fois de plus, le roi des narcotrafiquants ne s’attirent les faveurs de gardiens de prison intéressés par quelques billets de banque.
Pourtant, dans l’État de Michoacán, une ville d’irréductibles justiciers résiste. À 400 kilomètres à l’ouest de Mexico city, les quelque 12.000 habitants de Cherán vivent aujourd’hui dans ce qu’ils espèrent être un oasis de sécurité et de solidarité. Cette paix, ils l’ont conquise par la force, il y a cinq ans, raconte BBC News.À l’époque, le climat d’insécurité qui règne à Cherán est insupportable. En ville et aux alentours, les enlèvements, les meurtres et les extortions de fonds aux petites entreprises de la localité sont monnaie courante. La population vit dans la terreur ambiante et non loin de là, elle assiste au pillage de sa principale ressource économique: la forêt. Des gangs de bûcherons masqués scient le bois à outrance et le transportent pour le revendre, sous les yeux de la population qui voit sa richesse volée. Sur place, policiers et élus n’y font rien. Pire encore, ils s’en arrangent avec les cartels de la drogue, rendant la vie des populations impossible.
Portées par leur besoin de sécurité, les femmes de Cherán s’unissent donc pour organiser le soulèvement de leur ville. En avril 2011 et après l’organisation discrète d’un groupe de civiles, elles s’arment de pierres et de machettes pour mener une offensive. Les policiers, les élus politiques et les trafiquants doivent être chassés de la ville. Pour les forcer à fuir, les coups de machette fusent et des barricades sont érigées afin d’occuper les bâtiments principaux de la ville. Quelques personnes sont même prises en otage. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour que cette révolte échoue, raconte Mélissa Fabian qui avait 13 ans lors de ce soulèvement.
« Tout le monde courait dans les rues avec des machettes […]. Heureusement, les cloches de l’église ont sonné à temps pour alerter le reste du village de venir en aide à la population. »