Pendant que la Russie réalise des frappes légales sur le plan international, puisque autorisée par le gouvernement syrien, la Turquie (et la France également) a trouvé le moyen de bombarder et abattre un avion russe sur le territoire syrien en toute illégalité et sans aucun mandat si ce n’est celui de la force et du chaos. Pourquoi territoire syrien ? Tout simplement car le pilote est tombé sur le territoire syrien ! Ainsi, la Turquie confirme son rôle de déstabilisateur otanesque, de voyou de la région ; ainsi on comprend mieux l’armement de Daech par les camions faussement humanitaires venant de Turquie. Comportement totalement irresponsable et va-t-en guerre dont les conséquences peuvent s’avérer dramatiques.
L’appareil volait près de la frontière turco-syrienne, dans l’espace aérien syrien, affirme Moscou, dans l’espace aérien turc, selon Ankara. Un des pilotes aurait atterri côté syrien, près de Lattaquié, en zone rebelle. La Turquie va saisir l’Otan et l’ONU
La version turque. L’aviation turque a abattu mardi vers 08h20, heure suisse, un avion militaire d’abord non identifié puis confirmé comme étant russe, qui avait violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie, ont rapporté les chaînes d’information NTV et CNN-Türk citant des sources militaires turques.
L’armée turque précise à l’AFP que le Su-24 russe a été averti à dix reprises en l’espace de cinq minutes avant d’être abattu par deux F-16.
Les deux chaînes ont diffusé des images de la chute d’un avion militaire en feu dans le ciel, s’écrasant dans les montagnes proches de la frontière turque, en face de la province de Hatay (sud de la Turquie), en zone rebelle turkmène, sous bombardement de l’armée syrienne depuis plusieurs jours).
Un pilote fait prisonnier ? Selon NTV et CNN-Türk, les deux pilotes de l’avion se sont éjectés. Des sources locales indiquent, sans qu’on ait de confirmation officielle, que l’un des deux pilotes du chasseur russe abattu par la Turquie et tombé dans la province de Lattaquié (sud de la province d’Antioche) est entre les mains des rebelles turkmènes.
Immédiatement après, le premier ministre turc Ahmet Davutoglu s’est entretenu avec son chef d’état-major, le général Hulusi Akar, et son ministre des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu et a décidé de saisir l’Otan, dont la Turquie est membre, et l’ONU, ont annoncé ses services.
La version russe. Moscou affirme que son Su-24 abattu par les Turcs «se trouvait exclusivement dans l’espace aérien syrien.»
#BREAKING Flight radar track on downed warplane issued by Turkish military pic.twitter.com/xREQbclVwK
— CNN Türk ENG (@CNNTURK_ENG) November 24, 2015
« Aujourd’hui, sur le territoire syrien, à cause de tirs présumés venant du sol, un avion Su-24 appartenant aux forces aériennes russes déployés en Syrie, s’est écrasé», a déclaré le Ministère russe de la défense dans un communiqué. Il «se trouvait exclusivement dans l’espace aérien syrien », a souligné l’armée russe, contredisant le discours officiel turc. « Le sort des pilotes reste à définir. Selon des premières informations, les pilotes ont réussi à s’éjecter », a précisé le ministère russe de la Défense.
#Su24 se trouvait exclusivement au-dessus du territoire de la Syrie. C’est fixé par les moyens objectifs de contrôle https://t.co/kzUDnLsQPL
— Sputnik France (@sputnik_fr) November 24, 2015
La tension va redoubler avec la Russie
Depuis le début de l’intervention militaire russe aux côtés du régime du président Bachar al-Assad fin septembre, les incidents de frontière se sont multipliés entre Ankara et Moscou.
Le 3 octobre dernier, des chasseurs turcs avaient intercepté un avion militaire russe engagé en Syrie qui avait violé leur espace aérien et l’avaient forcé à faire demi-tour. Moscou avait alors mis en cause les «mauvaises conditions météo».
L’armée turque avait également abattu le 16 octobre un drone de fabrication russe qui avait pénétré dans le ciel turc.
La tension entre les deux pays s’est encore accrue ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui ont, selon Ankara, visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. La Turquie a convoqué vendredi l’ambassadeur russe pour le mettre en garde contre les «sérieuses conséquences» de cette opération.
Il s’agit du premier avion russe abattu depuis le début de l’intervention militaire de Moscou en Syrie, commencée le 30 septembre à la demande du régime de Damas dont la Russie est un fidèle allié.